Les conditions économiques du marché de la sécurité privée

Par Pierre-Antoine Mailfait, Secrétaire général, USP (Union des entreprises de sécurité privée)

DOSSIER
SECURITE DES LIEUX DE TRAVAIL || Sécurité des lieux / 20/03/2013

Pierre-Antoine Mailfait, Secrétaire général de l’USP (Union des entreprises de sécurité privée) fait le bilan du marché de la sécurité privée et de son évolution.

Un panel d’entreprises très contrasté

Les entreprises de sécurité privée sont actuellement 9 806 en France, 6 048 ont zéro salarié et 3 758 ont plus d’un salarié. Chiffres du rapport de branches commandées par l’observatoire des métiers de la branche. Le chiffre d’affaires de la profession, en 2011, a été de 5 milliards 325 millions d’euros hors taxes, mais il est de 5 milliards 104 millions si l’on excepte les entreprises à zéro salarié. 8 %, c’est de la sous-traitance. Une sous-traitance en très nette progression : 2,5 % en 2005, 6 % en 2010, 8 % en 2011.

En chiffre d’affaires cumulé, dix entreprises font 29 % du CA, c'est-à-dire 1 milliard 535 millions. 41 % est fait par 25 entreprises et 67 % par 240 entreprises. Bien qu’elle regroupe 90 % des entreprises, les sociétés de moins de 20 salariés ne réalisent que 13,5 % du CA cumulé du marché. La nature des marchés est relativement stable : 23 % en marché public et 77 % en marché privé. Une proportion assez stable depuis les cinq dernières années.

Quelques éléments d’informations sur l’ancienneté moyenne des salariés selon la taille des entreprises. En moyenne depuis 2009, un salarié reste cinq ans et demi dans une même entreprise. Pour les entreprises de plus de 500 salariés, la moyenne est de sept ans. Pour les entreprises de 20 à 499, elle est de quatre ans. Pour celles de 1 à 19 salariés, elle est de quatre ans et demi. La fidélisation des salariés est ainsi plus importante dans les entreprises de plus de 500 salariés.

En termes de répartition homme-femme, nous sommes passés de 17 % de présence féminine en 2008, qui était le plus fort taux, à 13 % en 2011.
En termes de répartition en fonction des missions, 86 % des salariés sont des agents d’exploitation, 9 % des agents de maîtrise, avec là aussi une vraie différence en fonction de la taille des entreprises. Il y a par exemple 3 % d’agents de maîtrise dans les entreprises de 1 à 19 et 10 % pour les entreprises de 100 à 499.

L’impact du CNAPS et l’évolution des obligations de la formation

sécurité privéeLe marché de la sécurité privée est en train de se restructurer et de s’organiser. Il fonde ses espoirs sur deux grands acteurs nouvellement créés. Le premier est le CNAPS, le Conseil national des activités privées de sécurité. Le deuxième est la DISP, la délégation interministérielle à la sécurité privée, pilotée par le Préfet Jean-Louis Blanchou.

Actuellement, les agents d’exploitation, qui représentent 86 % des personnels, ont une formation initiale de 70 heures, dans le cadre d’un Contrat de Qualification Professionnelle (CQP) « agent de prévention de sécurité ». Cette formation va passer à 140 heures au 1er janvier 2013. Un récent rapport de l’inspection générale de l’administration, l’inspection générale de l’éducation nationale, et l’inspection générale des affaires sociales note une très faible importance de la formation continue dans le cadre des entreprises.
Nous allons nous attacher à développer cette formation continue qui est un vrai sujet de progrès pour l’évolution de ce marché et de ces métiers. Dans le même sens, l’observatoire des métiers travaille à stabiliser la notion même de métier et ses évolutions afin de proposer un parcours RH de sécurisation des parcours professionnels. […] »

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