L’intelligence de situation

Chronique François Vernoux
SECURITE DES LIEUX DE TRAVAIL || Gestion de crise - risques majeurs - PCA
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31/08/2021

Du directeur des opérations aux opérationnels de terrain, l’atout majeur, qui fait la différence, est la capacité de mettre en œuvre leur intelligence de situation. Et, ce quel que soit le domaine d’activité. Face à une situation inédite, les uns feront preuve d’audace, les autres de prudence. Ce choix est le fruit de leur intelligence de situation. Capacité innée ou acquise ?


Comme pour tout art, il faut une pincée de prédispositions, une poignée d’envie et une louche d’entrainement. N’est pas opérationnel qui veut et tous les opérationnels ne conduisent pas au succès.

Pour exploiter à bien cette capacité, il faut quelques qualités intrinsèques comme l’altruisme et l’humanisme car toute opération est l’œuvre d’une équipe avec ses soutiens et appuis dans un environnement parfois surprenant voire hostile. Grace à sa formation initiale, l’opérationnel établit les possibles réalistes, par sa participation à la planification (chronique N°1) il a fait sien le plan mis en œuvre et par là l’applique en l’esprit et non à la lettre. Par l’entrainement (chronique N°2) il éclaire et qualifie chaque possible, enfin les exercices lui donnent les clefs du succès par l’évaluation des choix offerts.

Encore faut-il que l’opérationnel concerné dispose d’une certaine liberté d’action. C’est pour cela que tout bon chef recherchant des coéquipiers proactifs se doit d’appliquer les délégations, dès le temps calme. C’est paradoxal mais plus on délègue, plus on commande ! Dans l’action, ce chef exprimera ses ordres afin de permettre à chacun de mettre en œuvre son intelligence de situation. Le mois prochain, nous aborderons la rédaction d’un tel ordre.

Formé, entrainé, exercé, imprégné par l’esprit de la planification, fort de la confiance de son chef, l’opérationnel, à son niveau, éclairé par son propre ressenti de la situation, mettra en œuvre son intelligence de situation. Il fera bon choix.

Le contre-exemple mondialement connu est cet étudiant, place Tian’Amnen, ayant bloqué une colonne de char. Il a démontré les limites de la discipline brute. Non, la discipline n’est plus la force principale des armées. L’intelligence de situation ouvre la voie du succès.

Prochain thème de la chronique :  Donner un ordre, un art complexe de chef
Précédent thème de la chronique : C’est en planifiant que l’on devient planificateur.
En savoir plus : CHEFFER, cet art complexe tout d’humanité et SITUATION DE CRISE, se préparer, faire face chez TERRITORIAL EDITIONS

 

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