Ce n’est pas parce que l’on est un chef que l’on est obéi mais c’est parce que l’on est obéi que l’on est un chef. Il ne suffit donc pas d’être élu ou nommé « chef » pour l’être.
Devenir chef réclame, au-delà des compétences techniques du domaine d’activité, des qualités humaines d’écoute, d’empathie… Un chef est celui qui affirme que les échecs lui reviennent et que les succès sont ceux de son équipe avec qui il en partage les fruits.
Pour obtenir l’adhésion, il faut gagner, en premier lieu, la confiance. C’est long et fragile. Ce n’est jamais acquis définitivement. La roche tarpéienne est proche du Capitole. Nous reviendrons sur cela dans la prochaine rubrique.
Le rôle d’un chef, c’est de prévoir et de faire des choix, des bons choix.
Au quotidien, il écoute et perçoit le ressenti pour prévenir les crises endogènes. Il prouve sa confiance en mettant en place des délégations à tous les niveaux. Il responsabilise ainsi les acteurs, développe leur intelligence de situation (Cf. chronique 5) et les prépare à l’avenir d’une promotion. Plus vous déléguez, plus vous commandez. Il donnera ses ordres selon les conseils de la chronique N°6.
Plus il partagera les projets, mieux il pourra les enrichir et mieux ils seront mis en œuvre car ils ne sont plus les projets du chef mais ceux de l’équipe.
Pour la planification, il suit les conseils des chroniques n° 1,2 et 15 : Fiches opérationnelles, entrainements, établissement de tableaux de bord…
En concertant, le chef ne perd pas du temps, il s’assure durablement les succès, il valorise son équipe qui produira avec efficience et il gagne la confiance de ceux qui le suivront en crise, là où la cohésion est primordiale et où le temps rare empêche la concertation.
Cheffer est un donc un excellent antidote de crise endogène et un catalyseur de remèdes en gestion de crise exogène ou endogène. Cheffer c’est créer le terreau de la cohésion favorable au succès par temps calme, essentielle à la résilience sous la tempête et indispensable en crise. Confiance, adhésion, fidélité, c’est le graal du chef.
Prochain thème de la chronique : Eloge du doute.
En savoir plus : CHEFFER, cet art complexe et tout d’humanité chez LE MONITEUR / TERRITORIAL EDITIONS.
La thématique « gestion de crise » vous intéresse ? Retrouvez ci-après l’ensemble des chroniques du Général François Vernoux :
- Chronique 1 : "Les fiches opérationnelles, fertilisation de la planification",
- Chronique 2 : "L’entrainement, terreau opérationnel",
- Chronique 3 : "Les exercices, contrôles de la planification et des entrainements",
- Chronique 4 : "C’est en planifiant que l’on devient planificateur",
- Chronique 5 : "L’intelligence de situation",
- Chronique 6 : "Donner un ordre, un art complexe de chef",
- Chronique 7 : "Rendre compte c’est exister",
- Chronique 8 : "Le RETEX, un enjeu pour le futur",
- Chronique 9 :"Le cycle de préparation opérationnelle",
- Chronique 10 : "L'état des lieux, un moment de vérité",
- Chronique 11 : "Prévention et protections, l’avant-garde anti-crises",
- Chronique 12 : "Organisation fonctionnelle d’un PC de crise",
- Chronique 13 : "Organisation matérielle d’un PC de crise",
- Chronique 14 : "Maitrise des risque et gestion de crise : un continuum impératif",
- Chronique 15 : "Méthode de gestion de crise par tableau de bord",
- Chronique 16 : "Les phases opérationnelles d’une gestion de crise",
- Chronique 17 : "Conseils en tactique",
- Chronique 18 : "La communication opérationnelle",
- Chronique 19 : "Communications INTERNE & EXTERNE",
- Chronique 20 : "Réseaux sociaux & gestion de crise".
- Chronique 21 : "Communiqués & conférences de presse"
- Chronique 22 : "Directeur et commandant des opérations internes DOI & COI"
- Chronique 23 : "CHEFFER, gagner en contrant les crises"
- Chronique 24 : "Eloge du doute"
- Chronique 25 : "WEI JI et Résilience"