Quel que soit le risque considéré, la prévention réduit l’occurrence d’un sinistre alors que les protections en réduisent les effets. Si vous vous en donnez les moyens, ces remparts suffisent à maitriser vos risques. Et, s’ils se révèlent inadaptés ou insuffisants, ils réduiront le champ et l’ampleur de la crise, tout en facilitant votre conduite des opérations.

Pour un risque exogène, surtout s’il s’inscrit dans un bassin (naturel, technologique, sociétal), recherchez la cohérence de l’architecture globale. La prévention étant prioritairement liée au risque, les solutions peuvent être coordonnées. L’union fait la force. Si cela est évident pour les inondations, cela reste valable dans tout le spectre des risques mais cela réclame une entente volontariste des responsables. Un seul maillon faible annihile toute architecture. Naturellement, si vous êtes à l’origine du risque (endogène), la prévention vous incombe. Vous gagnerez toujours à partager les retex (cf. chronique 8)

Les protections répondent prioritairement à l’environnement. Il faut là aussi s’assurer qu’une protection ne reporte pas le sinistre vers d’autres cibles voire ne l’amplifie pas. Si, par essence, l’architecture de prévention est permanente, les protections peuvent être mis en place en tant que de besoin. Un dispositif de surveillance et d’analyse est alors nécessaire pour vous permettre de décider le stade « vigilance » en amont de l’alerte.  

Je suis toujours chagriné d’entendre des critiques sur les règlements administratifs imposant prévention et protections. Certes, ce sont des freins à la production et aux profits. Mais lorsque qu’une catastrophe frappe, d’autres (parfois les mêmes) critiquent l’absence de contrôle.  Les assureurs promeuvent évidement ces remparts. Chacun a son ratio (euro budgété / euro épargné) ; Tous édifiants. Mais au-delà des pertes financières liées à un sinistre, qui aurait pu être évité à moindre coût, je pointe les projecteurs sur les victimes potentielles et les pertes immatérielles qui ne sont ni assurables ni remboursables : réputation, confiance voire même cohésion interne.

Prévention et protections confortent votre institution (tous domaines et tous azimuts). Elles pérennisent vos voies du succès. Ne faites pas d’impasse fatale.

 

La thématique « gestion de crise » vous intéresse ? Retrouvez ci-après l’ensemble des chroniques du Général François Vernoux :