On peut classer les ordres en 3 types :
L’ordre de tempo : Tel celui du chef d’orchestre avec sa baguette. Pour être exécuté, cet ordre ne doit pas surprendre. Il est attendu. Il fût préparé lors des entrainements et validé lors des exercices.
L’ordre de conduite : Faisant référence à une
planification, la confortant ou l’adaptant. Il fait donc aussi
appel à l’entrainement et aux exercices. Il gagne à laisser libre
court à l’intelligence de situation (cf. chronique N°5) de celui
qui reçoit l’ordre afin de rechercher la performance. Un tel
ordre doit se décomposer en 5 items : Situation, intention,
action, organisation, contraintes.
L’item situation permet à celui qui reçoit l’ordre de comparer
son ressenti de la situation à celui de son chef et cadre son
espace de l’intelligence de situation pour atteindre l’intention,
but de la tactique en cours. L’item action prescrit ce que le
chef attend au sein d’une organisation et dans un espace de «
liberté » bornée par des contraintes.
Un tel ordre recherche une obéissance dans l’esprit et non à la
lettre. Il ouvre la voie à l’excellence.
L’ordre d’urgence : Donné en situation de crise ou inédite, n’ayant pas fait l’objet de planification ou dont la planification est devenue inapplicable. Là, se dévoile le CHEF ! L’équipe va le suivre une fois de plus car elle a confiance en lui. Il l’a toujours encouragée et conduite au succès. Cette confiance créée lors des entrainement et consolidée au fil des jours produit aujourd’hui ses fruits et fédère les acteurs. Les 5 items cités ci-dessus sont à conserver même si leur poids change. L’opérationnel découvre la situation et l’intention du chef. Ces 2 items éclairent sa part d’action dans une organisation et avec des contraintes. La cohésion de l’équipe valorise alors les capacités individuelles. Et, qui sait, la stupeur et le stress amoindris, les 5 items ouvrent la voie à l’intelligence de situation.
Ce n’est pas parce que l’on est un chef que l’on est obéi, mais
c’est parce que l’on est obéi que l’on est un CHEF.
Prochain thème de la chronique :
Rendre compte c’est exister
Précédent thème de la chronique : L’intelligence
de situation
En savoir plus : CHEFFER, cet art
complexe tout d’humanité et SITUATION DE CRISE, se préparer,
faire face chez TERRITORIAL EDITIONS
La thématique « gestion de crise » vous intéresse ? Retrouvez ci-après l’ensemble des chroniques du Général François Vernoux :
- Chronique 1 : "Les fiches opérationnelles, fertilisation de la planification",
- Chronique 2 : "L’entrainement, terreau opérationnel",
- Chronique 3 : "Les exercices, contrôles de la planification et des entrainements",
- Chronique 4 : "C’est en planifiant que l’on devient planificateur",
- Chronique 5 : "L’intelligence de situation",
- Chronique 6 : "Donner un ordre, un art complexe de chef",
- Chronique 7 : "Rendre compte c’est exister",
- Chronique 8 : "Le RETEX, un enjeu pour le futur",
- Chronique 9 :"Le cycle de préparation opérationnelle",
- Chronique 10 : "L'état des lieux, un moment de vérité",
- Chronique 11 : "Prévention et protections, l’avant-garde anti-crises",
- Chronique 12 : "Organisation fonctionnelle d’un PC de crise",
- Chronique 13 : "Organisation matérielle d’un PC de crise",
- Chronique 14 : "Maitrise des risque et gestion de crise : un continuum impératif",
- Chronique 15 : "Méthode de gestion de crise par tableau de bord",
- Chronique 16 : "Les phases opérationnelles d’une gestion de crise",
- Chronique 17 : "Conseils en tactique",
- Chronique 18 : "La communication opérationnelle",
- Chronique 19 : "Communications INTERNE & EXTERNE",
- Chronique 20 : "Réseaux sociaux & gestion de crise".
- Chronique 21 : "Communiqués & conférences de presse"
- Chronique 22 : "Directeur et commandant des opérations internes DOI & COI"
- Chronique 23 : "CHEFFER, gagner en contrant les crises"
- Chronique 24 : "Eloge du doute"
- Chronique 25 : "WEI JI et Résilience"