Prévenir l'exposition au bruit

DOSSIER
AMENAGEMENT DES ESPACES DE TRAVAIL || Acoustique / 17/06/2021

Les bruits ont des sources qui diffèrent. Il convient donc de les identifier pour adopter une solution adaptée. Ils peuvent être :

  • Aériens : le bruit se propage dans l’air directement à partir d’une source sonore (une voix, un instrument de musique…)
  • Liés à un impact : la vibration est créée par un choc direct entre deux éléments et se propage à travers ceux-ci (un mur, un sol/plafond…)
  • Emis par des équipements : la vibration créée par une machine se propage à travers les ouvrages du bâtiment (le mur, le plancher…)

Le bruit, quelle que soit sa source, ne suit pas nécessairement un chemin précis lorsqu’il se propage. Il peut rencontrer des obstacles, être atténué ou au contraire amplifié (pont phonique).

Il existe de nombreuses solutions pour optimiser le confort acoustique des utilisateurs d’un bâtiment comme leurs voisins. Il est d’ailleurs moins coûteux, sur le plan économique et humain, de mettre en place des investissements en amont que de mener des actions correctives.

exposition au bruit

La mesure du bruit

L’installation d’un système de prévention du bruit passe nécessairement par la mesure de l’exposition à ce bruit.
Tout d’abord, l’utilisation d’un sonomètre à hauteur d’oreille permettra de définir les lieux de travail les plus bruyants. Il est également possible d’utiliser une technique permettant de représenter graphiquement les niveaux sonores de ces lieux.
Dans les zones où le niveau sonore est trop élevé, l’exposimètre permettra d’effectuer des mesures plus précises. Il est porté par le travailleur pendant son temps de travail. Une mesure peut également être faite, toujours à l’aide du sonomètre mais sur un échantillonnage maîtrisé effectué par un spécialiste.


Les protections collectives

La prévention la plus efficace réside dans la mise en place de protections collectives. Pour un meilleur résultat, il est souvent nécessaire de revoir l’organisation du travail pour limiter notamment le temps d’exposition au bruit.
Les dispositifs de prévention collective peuvent être mis en place non seulement pendant la conception du lieu de travail mais également par la suite.
Les obstacles au bruit peuvent être classés suivant le type de source.


Les obstacles au bruit aérien

Un bruit aérien pouvant provenir du bâtiment comme de son environnement externe, les séparations verticales (murs, fenêtres…), horizontales (planchers, toitures…) et inclinées (toitures) seront les obstacles les plus fréquemment utilisés.
C’est l’épaisseur et la rigidité d’une paroi qui font qu’elle sera un obstacle plus ou moins efficace au bruit. En effet, la vibration de l’air aura plus ou moins de difficulté à se transmettre à l’intérieur de la paroi. Il faut tout de même noter que cet élément ne vaut que pour certaines fréquences du bruit.
Des cloisons fines parviennent tout de même à atténuer le son. Celles-ci sont un assemblage de deux plaques de plâtre séparées par une structure métallique. Le résultat sera encore plus satisfaisant en garnissant l’espace entre les deux plaques avec des matériaux fibreux comme la laine minérale par exemple.
Au moment de la conception des bâtiments, il est intéressant d’en créer un qui aura pour rôle de constituer un écran acoustique vis-à-vis des autres bâtiments. Si cela n’est pas possible, des écrans naturels (merlons) ou artificiels (murs anti-bruit) peuvent être construits.
Pour connaître la performance d’un obstacle au son aérien, il faut établir l’indice d’affaiblissement acoustique de l’ouvrage.


Les obstacles au bruit liés à un impact et au bruit produit par un équipement

L’atténuation d’un bruit dû à la mise en vibration directe d’une paroi d’un bâtiment passe par la maximisation de la capacité absorbante de cette paroi : elle doit absorber la vibration émise par le choc. De manière générale, c’est la rigidité du contact entre la paroi et la partie vibrante d’une machine qui va induire le niveau de transmission du bruit.

Il existe divers moyens pour atténuer les différentes vibrations. C’est ainsi qu’on peut utiliser des plafonds suspendus reliés à la structure par des suspentes élastiques ou encore fixer des canalisations aux parois via des colliers antivibratiles (en caoutchouc par exemple). Le tout est d’adapter le choix du matériau à l’intensité et à la fréquence de la vibration.

Outre la nécessité d’éviter tout contact direct entre la paroi et l’élément vibrant, il faut tenir compte de la réverbération du bruit. En effet, la superposition du bruit émis et du bruit réfléchi peut créer une gêne encore plus grande pour les personnes situées dans la pièce d’où est émis le bruit. On appelle « correction acoustique » la limitation de ce phénomène qui peut être faite à l’aide de matériaux absorbants sur les parois intérieures.

Le niveau de sonorité des équipements placés à l'intérieur d’un bâtiment ne doit pas dépasser un certain niveau de pression acoustique dans les pièces principales (35 dB(A)) et dans les pièces dites de service (50 dB(A)). Quant aux équipements situés à l'extérieur, ils ne doivent pas dépasser un niveau de 30 dB(A) pour la pièce principale et de 35 dB(A) pour les pièces de service.


Protections individuelles contre le bruit

Il arrive parfois que les protections collectives soient insuffisantes. Des équipements de protection individuelle (EPI) sont alors nécessaires.

bouchons d’oreille

Il en existe plusieurs types. Les casques antibruit sont très répandus. Mais il existe un moyen encore plus efficace : les bouchons d’oreille. Ceux-ci sont moulés sur le conduit auditif de chaque salarié et sont, par conséquent, tout à fait adaptés à sa morphologie. C’est une protection favorisée lorsque le travailleur doit porter un EPI sur une période prolongée.

Pour finir, il est important de noter que ces protections individuelles ne sont efficaces que si elles sont portées au moins 90% du temps d’exposition au bruit.

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