L’exposition prolongée au bruit en milieu de travail, un risque professionnel avéré

DOSSIER
AMENAGEMENT DES ESPACES DE TRAVAIL || Acoustique / 17/06/2021

Le niveau sonore ainsi que la durée d’exposition ont des impacts plus ou moins importants sur le capital auditif. En règle générale, un niveau sonore très élevé va provoquer une gêne immédiate. Pourtant, une surdité professionnelle est insidieuse : celle-ci ne se fait remarquer qu’au bout d’un certain temps.
Chacun d’entre nous possède un capital de cellules sensorielles qui ne sont pas remplacées.
Différents types de pathologies liées à l’exposition aux nuisances sonores existent.

La fatigue auditive

Une surexposition au bruit provoque une fatigue auditive. Inutile de dépasser le seuil minimum réglementaire (voir en fin de dossier) pour la provoquer.
Elle se caractérise par une légère baisse de l’audition et des acouphènes (sifflements ou bourdonnements). Les cellules sensorielles sont atteintes mais peuvent encore récupérer. Cette récupération se fait dans un milieu sonore calme et varie en fonction du degré d’exposition.

fatigue auditive

La surdité

La surdité peut être provoquée en cas d’exposition à un niveau sonore plus fort (une explosion par exemple) ou prolongé. Tout ou partie des cellules de l’oreille interne est détruite : c’est donc une pathologie irréversible. Même les prothèses électroniques sont peu efficaces puisqu’elles ne peuvent restituer la fonction auditive.
Suivant les cellules touchées, l’individu pourra plus ou moins facilement se rendre compte de sa surdité. En effet, lorsque ce sont essentiellement les cellules impliquées dans les aigues qui sont touchées, le problème ne se fera pas sentir lors des conversations mais plutôt lors de l’écoute de bruits de fond, d’où la nécessité de consulter régulièrement un médecin.
C’est une maladie professionnelle reconnue dans le régime général et le régime agricole.

Les effets non traumatiques

Surexposition au bruitCes pathologies aussi appelées « extra-auditives » (qui affectent d’autres fonctions que l’audition) sont des effets dits physiologiques et comportementaux. Ce sont les troubles qui sont causés indirectement par le bruit : celui-ci peut perturber la communication verbale, couvrir d’autres sons importants pour l’homme et ainsi réduire sa vigilance.
Cette attention portée sur le bruit dérangeant et non sur le bruit important peut être la source de nombreux maux :

  • Elle peut provoquer indirectement des accidents du travail.
  • Des études ont démontré que certains troubles cardiovasculaires comme l’hypertension pouvaient être provoqués par un environnement de travail bruyant.
  • Une fatigue chronique peut s’installer si le niveau sonore subi dans la journée de travail ne permet pas une récupération totale pendant le sommeil, un phénomène d’autant plus important pour les personnes qui travaillent la nuit.
  • Le bruit peut provoquer un stress chronique, incontrôlable car il rend le travailleur anxieux, l’empêche de se concentrer. Celui-ci peut être accompagné de maux de tête ou de troubles digestifs. En règle générale, 45 à 55 dB(A) paraissent être une fourchette de niveaux sonores acceptables pour un travail nécessitant une attention soutenue.

Il faut noter que le bruit n’est pas seul responsable. Accompagné d’une exposition à certains agents chimiques, il est d’autant moins supportable. En effet, certains produits chimiques peuvent augmenter la sensibilité au bruit.
De plus, un individu peut croire qu’il s’est habitué à un bruit alors que l’organisme continue, lui, à subir ses effets.

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