Eric DAVOINE - ASIS France : La sûreté et la sécurité sont deux composantes d’un même métier

La sûreté et la sécurité sont deux composantes d’un même métier

|| Sûreté - Malveillance
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13/02/2013
Eric DAVOINE - ASIS France
Eric DAVOINE
Président, Responsable de pôle sécurité, Natixis
ASIS France
Asis International est la première association mondiale de professionnels de la sûreté et compte à l’heure actuelle 38 000 membres, venant aussi bien du public que du privé et représentant des utilisateurs, des prestataires, des institutionnels et des fabricants.
Eric Davoine est depuis janvier 2013 le président du chapitre France d’ASIS International.

Vous êtes à titre personnel l’auteur d’un travail d’étude sur la convergence entre sûreté et sécurité, expliquez-nous…
En France, les pouvoirs publics ont historiquement imposé une scission entre les missions de sécurité incendie et les missions de sûreté, c’est-à-dire tout ce qui concerne la prévention de la malveillance. La sécurité incendie est réglementée par la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion de Crises qui a mis en place tout le dispositif des SSIAP, que je ne remets absolument pas en question. En sûreté, c’est l’application du Livre VI du Code de la sécurité intérieure qui s’impose (avec la mise en place des cartes professionnelles).
Pour un exploitant d’IGH ou de certains types d’ERP, il est interdit de confondre ces deux missions et le Service de Sécurité Incendie doit être indépendant des missions de sûreté. Aujourd’hui, il n’y a aucune étude factuelle permettant de mettre en avant le rôle majeur de cette distinction en terme d’efficacité par opposition aux pays n’appliquant pas ce type de distinction. Elle a en outre un réel impact économique puisque la sécurisation d’une tour à Paris coûte 20 à 30% plus cher que la même tour à Munich. Paradoxe supplémentaire : cette obligation n’existe pas dans les établissements Code du travail où les deux fonctions sont, pour des raisons de pragmatisme opérationnel et économique, confondues.
Des évolutions se dessinent actuellement avec la réforme du livre VI du code de la Sécurité Intérieure mais nul ne peut dire aujourd’hui quelles en seront les conséquences.
Mais je reste persuadé que la sécurité et la sûreté sont les deux volets d’une même profession et qu’un rapprochement des deux ne pourra être que bénéfique à l’ensemble de la profession, à condition de veiller au respect de l’encadrement réglementaire existant.

Présentez-nous ASIS France, association dont vous venez de prendre la présidence
La particularité d’ASIS est son implantation très forte à l’international qui nous donne accès à de nombreuses opportunités en matière de coopération et de contacts.
Au-delà d’être un think tank, un lieu de réflexion et d’échanges sur les grands enjeux et évolutions de la sûreté, ASIS se positionne clairement sur trois axes.
En premier lieu, nous revendiquons d’être un réseau au service du business, et ceci au niveau international grâce aux connexions entre tous nos membres.
Par ailleurs, nous sommes reconnus comme organisme de certification avec trois certificats : le CPP (Certified Protection Professional), le PCI (Professional Certified Investigator) et le PSP (Physical Security Professional). Cette certification s’appuie sur un questionnaire commun à tous les pays et valide ainsi un référentiel international de connaissances en sûreté. De nombreuses entreprises internationales reconnaissent ces certifications comme gages de compétences.
Enfin, nous sommes présents dans des groupes de travail, notamment en matière de normalisation pour faire entendre la voix des professionnels de la sûreté.

Quels sont vos projets prioritaires pour ASIS en 2013 ?
Fin 2012, nous avons créé 2 conseils : le conseil des « Young Professionals », destiné à favoriser l’évolution de carrière des professionnels de la Sûreté de moins de 40 ans et le conseil des « Women in Security » qui a vocation à promouvoir la féminisation du secteur de la sécurité. J’ai l’ambition de développer ces deux conseils tout au long de l’année 2013.
Par ailleurs, nous continuerons nos échanges actifs avec la DISP ainsi que les organisations professionnelles sur l’évolution des formations en sécurité privée.
Et comme nous avions pu le faire en 2012 avec des diners débats sur l’intelligence économique, l'organisation de grands événements, le CNAPS, la situation sécuritaire en Afrique et la protection de l'information, nous programmons en 2013 quelques grands événements sur des questions d’actualité ayant trait à la sûreté.

 

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