Jean-Pierre Brun - Empreinte Humaine : La charge de travail réelle est souvent bien éloignée de la théorie

La charge de travail réelle est souvent bien éloignée de la théorie

AMENAGEMENT DES ESPACES DE TRAVAIL || Environnement de travail
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17/07/2017
Jean-Pierre Brun - Empreinte Humaine
Jean-Pierre Brun
Expert-conseil
Empreinte Humaine

La charge de travail est une notion très présente dans toutes les entreprises. Mais quelle réalité recouvre-t-elle exactement ? Une étude récente menée par Opinion Way pour le cabinet Empreinte Humaine en a exploré les différentes facettes.
Analyse.

Pourquoi vous être intéressé à la charge de travail ?
On parle beaucoup de surcharge voire de sous-charge de travail mais pourquoi les salariés se plaignent-ils d’une charge inadaptée par rapport à leur temps de travail ? Nous avons voulu comprendre quels sont ces facteurs de charge et quelles solutions peuvent être mises en place pour agir.
L’enquête a été réalisée sous un angle nouveau, à savoir la charge collaborative, c’est à dire tout ce que le salarié réalise à côté des tâches liées directement à son poste de travail.

Quels sont donc les principaux enseignements de l’étude ?
L’un des premiers  facteurs de charge qui pèse sur le temps des salariés est le temps consacré aux réunions. Les salariés consacrent plus de 3 semaines de réunion de travail par an en moyenne, et près du double pour les cadres. Absence d’ordre du jour, absence de prise de décision… Seules 52% des réunions sont considérées comme productives. Les réunions étant peu efficaces, les participants y font autre chose, ce qui rend du même coup ces réunions encore moins efficaces puisque les gens y sont moins attentifs. S’installe alors un cercle vicieux ou l’inefficacité provoque le désintérêt qui ne permet pas de régler ce problème d’efficacité.
Deuxième grand facteur de charge et qui est souvent largement sous-estimé : la charge de travail collaborative, c’est à dire tout ce que nous demandent les autres. Une bonne proportion de la charge de travail provient de demandes extérieures qui ne sont pas mesurées dans la charge de travail des salariés et ni discutées lors de la fixation des objectifs annuels. En effet, celle-ci est généralement définie sur une base théorique dans laquelle on ne tient pas compte des interactions, des demandes et des collaborations spontanées.

Comment peut-on agir  sur la charge de travail ?
Pour agir sur la charge de travail, il faut donner de l’autonomie aux salariés. Or, les salariés estiment qu’ils en manquent cruellement. Nous demeurons dans des modèles très hiérarchisés en matière de participation aux décisions. On voit bien encore l’influence marquée des directions alors qu’on parle d’agilité et de reprendre la main au plus près du terrain.
Les solutions pour mieux gérer la charge de travail portent sur 3 plans : se questionner sur les modes de  collaboration et la sursollicitation inutile, améliorer les réunions d’équipe et revoir le management et l’organisation pour donner aux salariés l’autonomie qu’ils demandent.