Usure professionnelle : clés d’actions et de prévention

Usure professionnelle : clés d’actions et de prévention
DOSSIER
ORGANISATION DE LA PREVENTION || AT / MP - Pénibilité / 09/06/2023

Manifestation de mauvaises contraintes de travail prolongées, l’usure professionnelle peut gravement altérer l’état de santé d’un salarié, tout en affectant la performance de son entreprise. Pour lutter contre ce phénomène, il convient de l'anticiper et de le prévenir au mieux. Un fort enjeux pour le monde professionnel !

 Un mal long et pénible

Mal-être

L’usure professionnelle n’est pas à sous-estimer. Selon la fiche « Prévenir les situations de pénibilité », le ministère du travail la définit comme « le résultat de la pénibilité au et du travail, subie et vécue par une personne au cours de sa vie professionnelle ».
De son côté, l’agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT), parle d’un « processus d’altération de la santé qui s’inscrit dans la durée et qui résulte d’une exposition prolongée à des contraintes de travail » que l’on pourrait qualifier de fastidieuse.

Origine multiple

Toutefois, cela ne serait sans doute pas l’unique explication. L’usure professionnelle trouve sa cause dans une multitude de facteurs, en fonction des personnes et des environnements de travail  avec et dans lequel le collaborateur concerné évolue. L’organisation du travail (compréhension des tâches, problèmes d’autonomie, pression) ou l’absence d’évolution dans le parcours professionnel sont aussi citées comme éléments problématiques.

Ce phénomène est aujourd’hui d’autant plus visible que, selon l’Anact, la part de seniors dans la population active augmente : 18 % de seniors en 1995 alors qu’en 2015 ils sont 28 % de seniors. Ceux-ci sont d’autant plus susceptibles d’être victimes de ce mal être. Ces éléments peuvent être mis en perspective avec les chiffres d’une autre étude d’octobre 2014 : 23 % des salariés de plus de 50 ans craignaient d’être « dépassés à l’avenir par les changements technologiques » dans leur métier, quand 66 % des plus de 50 ans ne se sentaient « pas capables de travailler au même rythme dans 10 ans ».

 État des lieux : des risques pour la santé

Mal de dos

L’usure professionnelle peut se manifester sous différentes formes. Il existe à la fois des symptômes physiques (TMS, douleurs, lombalgies, surdité, cancers) et des symptômes psychologiques (migraines, désengagement professionnel, stress, dépression etc.). Tous ces maux peuvent être causés, sur le long terme, par le port de charges lourdes, l’exposition à des produits chimiques dangereux ; à la répétition des tâches, des objectifs inatteignables, ou encore un manque de reconnaissance professionnelle.

Entreprises mises à mal

Sans oublier que certains métiers sont davantage susceptibles de provoquer de l’usure, tels les métiers techniques, les métiers des services à la population ou de la sécurité. Mais en plus de l’état de santé des travailleurs, les entreprises peuvent elles aussi être affectées par l’usure professionnelle. Augmentation de l’absentéisme et du turn-over, détérioration du climat social, désorganisation, baisse de la rentabilité et de la compétitivité de la société… Les risques sont nombreux à laisser se développer ce phénomène.

Agir contre l’usure professionnelle

Entraide

Selon l’Anact, la prévention de l’usure professionnelle « est la voie privilégiée d’un maintien durable en emploi ». L’entreprise doit agir pour endiguer ou prévenir ce phénomène.

Vigilance et plan d’action

Au quotidien, l’employeur et l’équipe encadrante doit avant tout observer et étudier scrupuleusement les potentiels facteurs d’usure professionnelle au sein de l’entreprise. Appréhender la réalité de ce phénomène au sein de sa société doit permettre de répondre aux besoins des salariés avec efficacité. Le groupe Malakoff Humanis suggère de se servir de ce diagnostic « indispensable » pour « formaliser un plan d’action », pour changer les choses. Tous les acteurs de l’entreprise - management, salariés, CSE – devront participer à la conception du plan.

Les clés d’action

Pour développer des systèmes de travail plus favorables à la préservation de la santé des travailleurs, l’employeur a donc plusieurs leviers d’action possibles. Il existe des solutions techniques (automatisation, mécanisation des tâches les plus contraignantes) ; des solutions organisationnelles (former les managers, proposer de nouveaux modes de travail) mais aussi des solutions en matière de RH (en encourageant les parcours professionnels en interne, nous relayions en 2014 un guide pratique pour éviter que l'usure ne s'installe).

Pour rappel, selon la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) en 2016, 48 % des employeurs déclarent avoir mis en place des mesures de prévention des risques physiques au sein de leur entreprise, et 34 % contre les risques psychosociaux.

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