Sécurité au travail : l’enjeu professionnel devenu incontournable
Aujourd’hui, chaque entreprise est tenue de protéger la santé de ses travailleurs, tout en garantissant leur sécurité sur leur lieu de mission. Après plusieurs décennies d’évolution du monde professionnel, préserver la santé au travail est devenu impératif. Et en toute logique, la prévention des risques professionnels apparaît comme un enjeu majeur.
La sécurité et la santé au travail sont deux notions de première importance dans le monde professionnel actuel. Alors que toute activité professionnelle engendre des risques pour les travailleurs (physiques comme psychologiques), il est du ressort de l’employeur de respecter certaines réglementations et mesures édictées par le Code du travail pour anticiper et réduire les risques dans son entreprise.
Sécurité au travail : de quoi parle-t-on ?
Que dit la loi ?
Nous pouvons parler d’enjeu européen. La Directive-cadre 89/391 du 12 juin 1989 a effectivement rassemblé les principes généraux dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail. En France, cela oblige tout employeur à prendre des mesures pour assurer la sécurité de son collaborateur. Bien sûr, une large section du Code du Travail est dédiée à la « Santé et Sécurité au Travail ». En cas de manquement à cette obligation de sécurité (détectée par l’inspection du travail), l'employeur - qui engage sa responsabilité civile - peut être contraint de verser des dommages et intérêts à l'employé concerné et même s'exposer à certaines sanctions pénales.
Une sécurité mise à l’épreuve au quotidien
Pour rappel selon les données CNAM et MSA 2021, chaque jour, 2 personnes meurent au travail et plus de 100 sont blessées gravement. Comme le rappelle l’Urssaf, en 2021, près de 640 000 accidents du travail ont été déclarés pour les salariés du régime général et du régime agricole, dont 39 000 accidents du travail laissant des séquelles durables pour la victime. Par ailleurs, 696 décès sont à déplorer dont 37 concernant des jeunes de moins de 25 ans. Des secteurs d’activité comme la construction, l’agriculture, l’industrie, le transport et l’entreposage sont plus concernés. Les chutes de hauteur, les accidents de la route ou en lien avec une machine sont très représentés parmi les causes.
La prévention des risques comme protection principale
Préserver l’intégrité des employés, les maintenir en santé face aux risques d’accidents et de maladies, contribue à développer un environnement de travail sain.
Prévenir les risques au travail : un enjeu majeur
Pour rentrer dans le cœur du sujet, rappelons que l’employeur doit mettre en marche des actions de prévention des risques professionnels et de la pénibilité au travail. Ces mesures doivent pouvoir être adaptées constamment afin de garantir un niveau de sécurité optimum aux salariés. Afin d’y voir plus clair, le Code du Travail liste neuf principes généraux de prévention : « évaluer les risques ne pouvant être évités ; combattre les risques à la source ; tenir compte de l’évolution de la technique ; remplacer ce qui est dangereux ; planifier la prévention ; prendre des mesures de protection collective ; donner des instructions appropriées aux travailleurs. »
L’importance de l’évaluation des risques
C’est l’élément capital et incontournable pour chaque chef d’entreprise. L'évaluation des risques se définit comme l'identification des dangers et des risques pour la sécurité des travailleurs, dans tous les aspects de sa tâche. La loi (par l’intermédiaire de l’article R4121-1 du Code du travail) impose à toute entreprise d’au moins 1 salarié de « produire un document unique d’évaluation professionnelle » (le DUER). Ce document doit présenter les résultats de l’évaluation - identification et classement - des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs. Comme le précise le site officiel d'information administrative pour les entreprises, « un inventaire des risques identifiés dans chaque unité de travail » est à fournir. Il constitue un support de choix pour la sensibilisation des salariés car tous les risques y sont référencés.
Sécurité et bien-être : écouter, communiquer, sensibiliser
L’Urssaf précise que « nous avons tous un rôle essentiel à jouer pour prévenir ces accidents du travail graves et mortels », notamment « en mettant en place de mesures de sécurité par les employeurs, grâce à la vigilance et au respect des consignes de sécurité par les travailleurs ». Une politique volontariste de réduction des risques sans l’implication des salariés peut annihiler tous les efforts précédemment cités.
Des formes plurielles de sensibilisation
Et pourtant, le manque d’implication des collaborateurs est parfois pointé du doigt par les chefs d’entreprise ou les responsables sécurité et santé au travail (SST). Pour y remédier, les employeurs peuvent se faire accompagner par des organismes de formation ou des cabinets conseil spécialisés dans les enjeux de QVT et de sécurité au travail. En réalité, il existe diverses façons de mettre en place des actions d’information et de formation des salariés : tels des exercices d’incendie, des initiations aux bons gestes et postures, des « challenges sécurité » etc.
Les bienfaits de la communication en termes de sécurité
Mais sensibiliser à la sécurité en entreprise, c’est avant tout écouter les salariés pour comprendre l’efficience des règles en place, impliquer par des actions collectives et surtout communiquer. Dans une époque où le turn over est de mise, échanger avec les travailleurs sur leur bien-être et pour leur propre sécurité est essentielle. Misez alors sur la transparence pour renforcer la cohésion de groupe, stimuler la confiance des collaborateurs et répondre efficacement aux besoins. De cette façon, tout employeur transformera la contrainte de la sécurité au travail en un défi bénéfique pour l’entreprise.
En savoir plus :
- « Prévention des risques pour la santé au travail », Ministère du travail, 2022
- Sécurité au travail : lien vers le Code du travail
- « La sécurité et la santé au travail, un atout pour l'entreprise », Agence européenne pour la santé et sécurité au travail
- « Valeurs essentielles et des bonnes pratiques de la prévention », INRS
