Santé au travail : ce que disent les derniers chiffres

Santé au travail : ce que disent les derniers chiffres
DOSSIER
ORGANISATION DE LA PREVENTION || AT / MP - Pénibilité / 07/05/2018

L’Assurance Maladie – Risques professionnels vient de rendre public son rapport 2016 sur les accidents du travail et maladies professionnelles : plus d’un million de sinistres ont été reconnus et pris en charge en 2016.

Accidents du travail : le risque se stabilise

En 2016, la fréquence des accidents du travail tous secteurs confondus a atteint un niveau historiquement bas : 34 accidents pour 1000 salariés. C’est un niveau jamais atteint depuis 70 ans.
Les efforts des entreprises en matière de prévention et de sécurité portent donc leurs fruits, y compris dans les secteurs traditionnellement les plus touchés.
Traditionnellement très accidentogène, le BTP affiche ainsi un taux de fréquence de 60 AT pour 1000 salariés, soit une baisse de 29% en 10 ans.
A noter toutefois dans cette baisse globale des accidents de travail la  relative hausse de 1,2% des accidents de trajet.

Certains secteurs connaissent toutefois une hausse de leur taux de fréquence

hygiène au travail

C’est le cas du secteur des services à la personne qui a enregistré en 2016 94,6 accidents du travail pour 1000 salariés, soit trois fois plus que la moyenne générale. En 10 ans, les accidents du travail de ce secteur ont ainsi augmenté de 45%.

Le secteur de l'intérim reste également à surveiller. L'indice de fréquence des accidents du travail y a augmenté de 7,8% en un an. Cette hausse pourrait être le signe avant-coureur d'une reprise de l'activité.

Des disparités en termes de sinistralité existent entre les régions. Ainsi, certaines régions, comme la Bretagne, les Pays de la Loire ou le Languedoc-Roussillon, présentent des fréquences d’accidents particulièrement élevées.

Les principales causes d’accidents du travail sont les manutentions (53% des accidents), les chutes de hauteur ou de plain pied (25%) et l’outillage à main (9%).

Les conséquences des accidents du travail restent lourdes pour les entreprises puisqu’ils ont représenté en 2016 58 millions de journées perdues soit l’équivalent de 233 000 emplois à temps plein.

Une baisse générale des maladies professionnelles

Le nombre de « nouvelles » maladies professionnelles déclarées et prises en charge par l’Assurance Maladie – Risques professionnels a connu une baisse de 4,3% entre 2015 et 2016.
Les TMS (Troubles musculo-squelettiques) restent la première cause de maladie professionnelle en France, mais le nombre de déclarations a diminué de 4,1% en un an. Si elle se confirme en 2017, cette baisse sera à attribuer aux actions de prévention engagées dans les entreprises.
Le nombre de maladies liées à l’amiante connaît également une baisse de 9,5%.

Les cancers et les troubles psychosociaux sont en hausse

RPS

Le rapport d’activité met en lumière une explosion des pathologies psychiques avec une augmentation de leur reconnaissance de 40% en un an. L’assouplissement de la réglementation et une meilleure connaissance, pour les travailleurs, de leurs droits, expliqueraient cette hausse. La France est le pays européen qui reconnaît le plus le syndrome d’épuisement professionnel.

Le nombre de cancers a également augmenté de 10% (hors amiante), avec une forte représentation des cancers de la vessie. Les campagnes d’informations menées par l’Assurance Maladie – Risques professionnels ont contribué à augmenter les demandes de reconnaissance de ces cancers en maladie professionnelle.

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