Gérard Ruquilla - APAVE : Améliorer la sécurité des opérations de maintenance des installations et machines

Améliorer la sécurité des opérations de maintenance des installations et machines

|| Santé au travail
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03/04/2014
Gérard Ruquilla - APAVE
Gérard Ruquilla
chef de produit
APAVE
Lors d'une opération de maintenance sur des installations et machines, les procédures de mises en sécurité par la consignation et la déconsignation sont essentielles. En effet, même si les accidents restent rares, ils sont souvent extrêmement graves, voire mortels. Focus sur un enjeu de prévention important avec un spécialiste de ce sujet.

Quelles sont les méthodes existantes pour la mise en sécurité des installations et machines ?
En France, le secteur pétrolier et le secteur nucléaire ont développé très tôt des modes opératoires très précis et complets adaptés à leur activité. Mais le contexte d'exploitation est tellement spécifique que ces pratiques sont difficilement adaptables à d'autres industries. Les grands groupes américains prônent quant à eux la démarche LOTO (Lock Out Tag Out) et l'ont diffusée en France via leurs sites industriels. L'INRS a également recueilli et diffusé les bonnes pratiques qui demeurent un référentiel incontournable pour la France.
En l'espèce il n'y a pas de méthode miracle universelle. Les procédures doivent être avant tout pragmatiques et adaptées aux spécificités de l'activité et au contexte organisationnel. C'est pourquoi il est important de passer par une phase préalable de réflexion sur l'organisation et d'analyse de risque avant de passer à la mise en œuvre.

L'organisation est la source première d'accident lors d'une opération de maintenance, comment agir ?
Effectivement, lorsque l'on décrypte les causes d'un accident, l'origine en est rarement un défaut de compétence technique. Le plus souvent, c'est un problème d'organisation. Problème de coordination ou de coactivité, manque de clarté des procédures, consignes exécutées dans la précipitation… et c'est l'accident.
Pour garantir la sécurité des opérations de maintenance, l'organisation de la consignation et de la déconsignation doit être définie, claire et partagée par tous. Pour cela il existe une méthodologie à appliquer pour que les modes opératoires soient efficients.

Quelle méthodologie préconisez-vous ?
En premier lieu, il faut prendre du temps et du recul par rapport aux méthodes que l'on applique. Trois niveaux de fonctions doivent être impliqués dans la démarche : le mainteneur, l'exploitant et le donneur d'ordres. Chacun pour son poste de travail réalise son analyse de risque. Ces analyses de risque sont indispensables et doivent être tracées avant de passer à la phase opérationnelle : réalisation des cartographies des énergies, rédaction des modes opératoires et des fiches de consignation.
 Dans une opération de maintenance, chaque étape doit être pensée pour mettre en place une barrière supplémentaire permettant de garantir la sécurité des opérateurs. La dernière barrière de sécurité est le blocage par cadenas, c'est l'une des préconisations majeures de la méthode LOTO.
Rappelons que le chef d'établissement a une obligation de résultat en termes de sécurité, il doit être en mesure de justifier d’une organisation sûre et de fournir les moyens nécessaires. Ceci aussi bien à ses salariés qu'aux intervenants extérieurs afin d'accomplir leur mission en toute sécurité.