Marine Le Morvan (consultante en intégration professionnelle), Lola de Sousa (conseillère en économie sociale et familiale, pôle social) - Hand.i.a.s : Deux sœurs engagées pour l’inclusion des personnes en situation de handicap

Deux sœurs engagées pour l’inclusion des personnes en situation de handicap

MANAGEMENT RH / QVT ||
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02/01/2023
Marine Le Morvan (consultante en intégration professionnelle),  Lola de Sousa (conseillère en économie sociale et familiale, pôle social) - Hand.i.a.s
Marine Le Morvan (consultante en intégration professionnelle), Lola de Sousa (conseillère en économie sociale et familiale, pôle social)
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Hand.i.a.s

À l’été 2022, Marine Le Morvan et Lola de Sousa ont créé l’entreprise Hand.i.a.s Consulting, qui accompagne des sociétés dans le recrutement de personnes en situation de handicap. Par des ateliers innovants et des conseils avisés, elles espèrent faciliter l’accès des candidats au marché du travail.

À quels obstacles font face les personnes en situation de handicap dans le monde professionnel ?
Marine : On ne leur laisse pas le choix. Elles sont souvent réorientées vers les mêmes métiers : le ménage, le recyclage, le jardinage. Ensuite, les connaissances sur le handicap font défaut en entreprise, même de la part des référents désignés sur la question. Parfois, par crainte, ils préfèrent ne pas s’attarder sur un profil et un CV pour cette raison.  Il y a un manque de sensibilisation à tous les étages, de l’école au milieu professionnel.

Lola : Les candidats, eux, font face à une barrière au niveau de l’estime de soi. Beaucoup n’osent plus postuler car elles savent qu’elles n’auront pas de réponse. Et une fois en entretien d’embauche, difficile de se mettre en avant avec un trou dans son CV. Il y a tout un travail de valorisation personnelle à mettre en place.

Quels services apportez-vous aux entreprises et aux personnes concernées ?
Lola : Nous intervenons auprès des entreprises ou collectivités qui voudraient recruter des personnes en situation de handicap et qui font face à ces questionnements. Nous organisons des sessions de job dating basées sur des entretiens et des lettres de motivation. En entretien, il est toujours possible de montrer sa personnalité, son intérêt, ses capacités et de se défendre.

Marine : Nous essayons alors de créer des moments collectifs. Plusieurs entreprises peuvent être présentes en même temps. Cela donne d’autant plus de raisons aux candidats de se déplacer. Mais bien sûr, les échanges se basent uniquement sur le projet professionnel des candidats, qui ont toute la latitude de refuser un poste.

Quelle est la particularité de vos ateliers de sensibilisation ?
Marine : Le plus important, c’est la sensibilisation. Dans nos ateliers de mise en condition, nous inversons les rôles. Le but est de mettre les valides dans des situations de handicap : privés de la vision, de l’ouïe, handicap moteur etc.

Lola : Les personnes se rendent compte de l’importance des petits détails. Cela montre les réflexions qui leur font parfois défaut face au handicap. Nous travaillons ainsi l’inclusion et l’accessibilité.

Comment palliez-vous le manque de connaissances des employeurs ?
Lola : Dans le monde professionnel, l’effort d’intégration peut être difficile, par manque de connaissance ou de temps. Nous voulons être une béquille pour les entreprises. Car elles oublient qu’elles peuvent prétendre à des aides financières pour intégrer un collaborateur en situation de handicap. Nous leur rappelons les solutions à leur portée.

Marine : Cela vaut notamment pour l’adaptation des postes de travail. Nous proposons à nos clients de les aider à monter les dossiers de demande de financements auprès de l’AGESIP pour tout aménagement. Nous conseillons ainsi aux entreprises d’ouvrir leur esprit, car une personne sur deux aura un handicap au cours de sa vie.

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