Jean-Ange Lallican - Université de Bretagne : La bienveillance devrait être l'un des critères d'évaluation des managers

La bienveillance devrait être l'un des critères d'évaluation des managers

|| Santé / Qualité de vie au travail
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21/09/2016
Jean-Ange Lallican - Université de Bretagne
Jean-Ange Lallican
Enseignant universitaire Management et RH
Université de Bretagne

DRH, puis manager stratégique RH en entreprise, Jean-Ange Lallican s'est particulièrement intéressé au stress au travail et a été à l'origine de la création de la commission stress de l'ANDRH dès 2007.
Parmi les solutions au stress et à la souffrance au travail grandissante, Jean-Ange Lallican prône activement la bienveillance, qu'il considère comme le seul mode managérial efficace.
Explications.

Tout d'abord, qu'est-ce que la bienveillance ?
Avant de vous exposer ce qu'est la bienveillance, je voudrais vous dire ce qu'elle n'est pas. La bienveillance ne doit pas être considérée comme de la gentillesse, à la limite de la « niaiserie ». La bienveillance est au contraire une posture managériale structurée qui a pour objectif de produire des effets positifs sur la performance de l'entreprise.
La bienveillance, c'est déjà considérer l'entreprise autrement. Notre travail ne doit pas être un lieu de torture où l'on est contraint de passer 8h par jour mais un temps de vie important qui peut être épanouissant.
Pour cela, nous devons porter un regard positif sur nous-mêmes et sur les autres afin de stimuler l'initiative individuelle et collective qui permettra de porter l'entreprise vers la réussite.

Etre bienveillant envers l'autre, c'est d'abord et avant tout lui faire confiance ?
La bienveillance se construit d'abord sur la confiance. Il faut avoir confiance en l'avenir de l'individu et de l'entreprise pour construire du bien-être dans son travail. L'entreprise est en perpétuel mouvement, il est nécessaire pour le salarié de comprendre ces évolutions pour être impliqué dans le changement afin de les vivre sans souffrance, voire y trouver de l'épanouissement. Le capital humain est de loin la plus grande richesse de l'entreprise, l'attention à l'humain doit être aussi importante que celle portée aux machines les plus coûteuses.

Comment le manager peut-il devenir plus bienveillant ?
Le rôle du manager, c'est d'être un stimulant pour ses équipes, on rencontre trop souvent des "Monsieur Plus que Parfait" qui excellent dans le contrôle mais sont incapables de donner un sens au travail et mettent le monde à l’imparfait. Les salariés réclament tout simplement d'être parties prenantes dans leur travail, de pouvoir exercer certaines responsabilités, leurs responsabilités,  dans un cadre organisé et rassurant. La clé du bonheur au travail, c'est la confiance en l'autre. Adopter la bienveillance pour un manager, c'est se rendre heureux et rendre ses collaborateurs heureux. Et quand on sait qu'un salarié heureux est 2 fois moins malade, 6 fois moins absent et 31% plus productif, je ne vois pas comment on pourrait faire un autre choix.

Venez écouter Jean-Ange Lallican à Préventica Rennes pour sa conférence "Le pouvoir de la bienveillance en entreprise", le jeudi 6 octobre à 15h15