Jacques BALZER - CARSAT Alsace-Moselle : Une expérimentation grandeur nature et unique en son genre sur un lotissement de construction de maisons individuelles

Une expérimentation grandeur nature et unique en son genre sur un lotissement de construction de maisons individuelles

|| Management des risques
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29/01/2013
Jacques BALZER - CARSAT Alsace-Moselle
Jacques BALZER
Ingénieur conseil
CARSAT Alsace-Moselle
La Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT) s’intéresse, depuis plusieurs années, à la prévention des risques professionnels des TPE et PME du bâtiment. Une expérimentation a été menée dans le cadre de chantiers de construction de maisons individuelles. Analyse de cette expérience avec Jacques Balzer, ingénieur conseil CARSAT Asace-Moselle.


Vous avez mené à bien une expérimentation sur la prévention des risques dans le cadre des chantiers de construction de maisons individuelles.
Comment a démarré ce projet ?
Depuis plusieurs années, la CARSAT Alsace Moselle s’intéresse à la prévention des risques professionnels pour les TPE et PME du bâtiment. Nous avons signé dès 2001 une charte avec les constructeurs de maisons individuelles qui portait essentiellement sur la mise en place des échafaudages, l’accès aux bâtiments et la mise à disposition d’aires de stockage.
En 2008, nous entamons une réflexion sur ce sujet avec l’ORST (Observatoire Régional de Santé au Travail) qui aboutit à une expérimentation grandeur nature sur la construction d’un lotissement à Kilstett. Ce projet est lancé avec la participation des organisations professionnelles du bâtiment, de la médecine du travail, de l’inspection du travail et de l’OPPBTP.

Quel en a été le déroulement ?
Cette expérimentation entièrement financée par la CARSAT Alsace-Moselle portait sur trois aspects.
En premier lieu, nous souhaitions comparer une situation de chantier classique avec une situation de chantier où des actions de prévention ont été mises en place. Pour cela nous avons missionné un ergonome qui a réalisé un travail d’observation sur une quinzaine de chantiers de maisons individuelles. Cette observation a conduit à la rédaction d’un cahier des charges visant à améliorer les conditions de travail, ce document était destiné à tous les maîtres d’ouvrage amenés à intervenir sur le lotissement de Kilstett.
Le deuxième aspect concernait la présence sur le chantier d’un animateur prévention chargé de faire vivre ce cahier des charges, d’observer et de prévenir les situations à risques.
Enfin, nous avons pu tester l’installation et l’utilisation de toilettes sèches et d’une base vie comprenant salle de repas, sanitaires et douches.

Quels sont les principaux enseignements que vous avez pu tirer de cette expérimentation ?
Notre objectif était de savoir si les salariés ressentiraient une meilleure qualité de vie au travail dans ce cadre réaménagé. Nous avons été étonnés des freins au changement qui se sont exprimés, certains n’ont jamais fréquenté la base vie craignant ne pas rencontrer des conditions similaires sur d’autres chantiers alors que d’autres ont exprimé leur plus grande satisfaction.
Néanmoins cette expérimentation a permis de sensibiliser les constructeurs de maisons individuelles sur une nouvelle approche mutualisée des règles d’hygiène et de sécurité. Certes, cette démarche a un coût mais elle permet d’assurer à toutes les entreprises intervenantes le respect de la législation et apporte aux salariés de meilleures conditions de travail.
Nous souhaitons maintenant que cette action puisse être dupliquée sur d’autres chantiers sans soutien financier spécifique de la CARSAT, nous avons déjà des contacts en ce sens.

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