Gilles Cavalli - Alteractive : La RSE : nécessité contraignante ou vision stratégique ?

La RSE : nécessité contraignante ou vision stratégique ?

|| Santé au travail
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22/11/2013
Gilles Cavalli - Alteractive
Gilles Cavalli
consultant formateur RSE et développement durable
Alteractive
Le concept de Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE) s’est développé à la fin des années 2000, devenant presque un phénomène de mode. Dans le contexte de crise actuel, la RSE a-t-elle encore un avenir ? Gilles Cavalli, spécialiste du développement durable, s’est penché sur le sujet.

Votre dernier ouvrage traite de la RSE (Responsabilité Sociétale d’Entreprise) au sein des Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI), pourquoi ce choix éditorial ?
Le sujet de la RSE au sein des grands groupes a été largement traité. En effet, depuis 2001, les entreprises cotées en bourse ont l’obligation d’indiquer dans leur rapport annuel d’activités une série d'informations relatives aux conséquences sociales et environnementales de leurs activités.
Dans les ETI, la démarche est plus nouvelle. C’est seulement en avril 2012, que le Grenelle 2 de l’environnement, dans son article R225, a institué l’obligation de rédiger un rapport dit « extra financier » concernant leurs pratiques sociales et environnementales.
Cette obligation concerne désormais toutes les entreprises réalisant plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires et comptant plus de 500 salariés.

Quels avantages une entreprise peut-elle avoir à s’engager dans une démarche RSE ?
Les motivations des entreprises à s’engager dans une telle démarche sont de deux grands ordres.
La première est d’ordre éthique et se réfère à un certain engagement moral porté par les dirigeants. L’entreprise est partie prenante d’une communauté : elle doit à ce titre prendre en compte dans son développement sa responsabilité sociale, environnementale et économique
La deuxième motivation est plus simple et directe, dans la lignée du fondement d’une entreprise : la réalisation de profit. La pression des donneurs d’ordre publics, les attentes des consommateurs sont de plus en plus fortes dans le domaine du développement durable. Les entreprises n’ont plus le choix, elles doivent produire les preuves de leur engagement.

Quels sont les outils sur lesquels une ETI peut s’appuyer pour s’engager dans la démarche RSE ?
De mon point de vue, il existe quatre outils majeurs pouvant être utilisés dans la mise en place d’une démarche RSE : l’ISO 26000, le GPS (Global Performing System) élaboré par le CJD (Centre des Jeunes Dirigeants), le label LUCIE et la démarche TNS (The Natural Step).
Tous ces complexes sont nouveaux et difficiles à appréhender. Je me suis donc attaché, dans mon ouvrage, à définir chacun d’entre eux et à évaluer ces différentes approches : fonctionnement, atouts, contraintes…

En conclusion, la RSE est-elle pour vous un concept un peu factice ou un réel facteur de performance des entreprises ?
Bien évidemment, je suis profondément convaincu des bénéfices de la démarche RSE pour les entreprises. Mais le succès dépendra étroitement des conditions dans lesquelles la démarche est engagée.
Pour être efficace, pleine et entière, l’initiative doit être prise et la responsabilité doit être portée par un dirigeant de premier plan de la structure. L’entreprise s’inscrit alors dans une mission au service de la société. Dans ce cadre, l’impact sur la performance prendra des dimensions multiples : capacité à attirer de nouveaux clients, valeur ajoutée pour les actionnaires, rentabilité accrue, meilleure capacité à gérer les risques, produits et processus de meilleure qualité et enfin et surtout mobilisation et implication des salariés.
Aujourd’hui, de plus en plus de salariés cherchent une raison d’être dans leur travail. La RSE peut aussi être une réponse à cette quête de sens.

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