La proposition Métiers Repères du SNES est retenue

métiers repères sécurité
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25/04/2016

La proposition SNES sur les métiers repères a obtenu les signatures de 3 organisations syndicales : la CGT, la CFTC et l’UNSA, totalisant ensemble plus de la moitié de la représentation des salariés de la branche.


Il s’agit d’une avancée sociale importante puisqu’elle permet à la branche de sortir de l’impasse dans laquelle l’avait plongée la dénonciation par l’USP de l'accord de 2006 qui était pourtant devenu au fil des années un facteur structurant de l’organisation du métier.

« Par l’aboutissement favorable et majoritaire d’un vrai dialogue social ouvert et équilibré, nous donnons à l’ensemble de la profession un nouvel accord constructif », déclare Jean-Pierre Tripet, Président du SNES, « Cet accord prend pleinement en compte les nouveaux enjeux d’aujourd’hui et de demain en anticipant sur les besoins d’adaptation, tout particulièrement en matière de professionnalisation, de formation et de valorisation des métiers et des prestations. C’est véritablement un accord de refondation d'un dialogue social de branche moderne et prospectif pour la valorisation du secteur et de ses acteurs au travers de la spécialisation des compétences."

D’un point de vue plus technique, cet accord se caractérise par 4 axes majeurs :

1 - Il s’inscrit tout d’abord dans une continuité par rapport à l’accord de 2006 mais avec une réorientation majeure : le passage des métiers repères à des spécialités correspondant à l’indispensable professionnalisation de l’offre et sa valorisation auprès du marché.

2 - Il adapte l’ensemble des dispositifs de formation de la branche aux nouvelles contraintes imposées par la réforme de la formation professionnelle (Loi du 5 mars 2014). Il ouvre ainsi, après une phase très délicate pour les entreprises concernant le financement de leur formation continue , une véritable opportunité d’instaurer enfin un nouveau socle de compétences. Celui-ci va reposer sur des "Certificats de Compétence Professionnelle-CCP" pour chacune des spécialités (substituées aux métiers). Cela va se traduire par des modules de formation courts ( +/- 35 h), réalistes, opérationnels et, c’est essentiel, répondant à tous les nouveaux critères de financement.

3 - Il sécurise juridiquement de manière solide, ce qui était loin d’être le cas de l’accord de 2006, la notion opérationnelle de polycompétence permettant une réelle avancée en matière de flexibilité/adaptabilité aux besoins marché, tout en prenant soin de mettre en place un dispositif gagnant/gagnant pour les salariés comme leurs employeurs. Au passage, il accorde à l’ancienne filière distribution un alignement au coefficient 140.

4 - Enfin, et coeur de la nouvelle ingénierie sociale de branche proposée par le SNES, il met fin aux écarts fixes entre les différents coefficients de salaire et donc à leurs effets pervers (maintien du premier coefficient sous le SMIC) tout en prenant soin de préserver les effets structurants de l’ensemble du dispositif en instaurant des écarts planchers préservant les garanties acquises.

L’architecture de l’accord, lorsqu’il sera étendu, va donc constituer le nouveau socle social d’une refondation du métier marquée par deux notions majeures : les compétences et les spécialités. Restera à entamer sans plus tarder pour consolider durablement le tout, un travail important d’élaboration des fiches référentiels de formation
pour les spécialités.