Emeric Lebreton - Orientaction : Les bienfaits cachés du bilan de compétences

Les bienfaits cachés du bilan de compétences

MANAGEMENT RH / QVT ||
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13/12/2023
Emeric Lebreton - Orientaction
Emeric Lebreton
Dirigeant
Orientaction

En collaboration avec le cabinet Asterès, Orientaction a mené une étude poussée sur les bienfaits du bilan de compétences. Véritable pause introspective autorisée aux travailleurs, ce bilan permet de réduire le stress au travail, l’absentéisme, tout en augmentant la productivité.

Qu’est-ce qu’un bilan de compétences ?
Le bilan de compétences est encadré par la loi. Il permet à toute personne, salariée, demandeuse d’emploi ou indépendante de réfléchir à son projet professionnel. L’objectif initial c’est de définir un projet professionnel et un plan d’action pour le mettre en œuvre. On en compte 150 000 par an environ. Le bilan s’est démocratisé sur les dernières années et est aujourd’hui assez répandu.

Pourquoi avoir voulu braquer les projecteurs sur ce dispositif ?
Nous travaillons sur le sujet depuis fin 2022 avec Asterès, qui évalue les politiques publiques. Avec cette étude, nous voulions évaluer l’impact du bilan de compétences en tant que politique publique, savoir quelle était la réelle utilité de ce dispositif. C’est la première étude qui a été menée sur le sujet.

Quels résultats marquants ressortent de ce travail d’analyse ?
Pour évaluer le bilan de compétences, nous avons choisi des variables spécifiques, dites psychosociales : le niveau satisfaction professionnelle (+ 75 %), le niveau de stress (- 22 %), l’adéquation emploi compétences (+ 17 %), l’accord entre emploi/valeurs (+ 56 %) et enfin l’estime de soi (+48 %). Il ressort donc de l’étude que chacune des variables s’est accrue de façon assez étonnante. Les effets sont très forts. Les personnes qui font un bilan de compétences sont souvent en situation de mal être, de l’inconfort au burnout. Le bilan de compétences a donc un impact bénéfique sur le bien être des travailleurs. C’est un véritable outil de prévention des risques psychosociaux.

Ce dispositif fait également office de soutien psychologique ?
Si c’est un outil d’orientation professionnelle, il revêt aussi une dimension formative. En faisant un bilan de compétences, on apprend des choses sur soi (ses talents, sa personnalité, ses valeurs) mais aussi sur les autres. On porte un autre regard sur la personnalité et les besoins des autres, collègues ou supérieurs notamment. On entre dans un autre schéma de comportement, dans une autre relation à son travail et aux autres. L’on pourrait penser qu’il signe la fin de quelque chose mais c’est en réalité le début d’une nouvelle condition professionnelle. Enfin, il revêt surtout une dimension de soutien psychologique. Lors de ce bilan, qui dure entre 4 et 6 mois, il y a un réel accompagnement. En face de lui, le travailleur a quelqu’un qui l’écoute, qui le comprend, qui le soutient.

L’entreprise a-t-elle intérêt à encourager le bilan de compétences ?
Les variables psychosociales ont été traduites par Asterès en bienfaits économiques. Car il est désormais établi que la satisfaction professionnelle est corrélée à la productivité. Pour chaque bilan de compétences, le gain pour l’entreprise se situe entre 15 000 et 27 000 euros par an. Concernant l’absentéisme, jusqu’à 19 jours par an sont gagnés. Car une personne qui fait un bilan de compétences fait face à deux choix : démissionner ou arrêt maladie. Cela représente, en moyenne, 462 euros d’indemnité journalière économisée par l’Assurance maladie.

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