Anne Kerzan - Predilife : Maladies graves en entreprise : l’importance de la prévention

Maladies graves en entreprise : l’importance de la prévention

ORGANISATION DE LA PREVENTION ||
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11/10/2023
Anne Kerzan  - Predilife
Anne Kerzan
directrice marketing et communication
Predilife

Predilife fournit aux entreprises et à leurs salariés des bilans prédictifs des principaux cancers et des maladies cardiovasculaires. L'entreprise a récemment collaboré avec Ipsos pour dresser un état des lieux de la prévention santé en milieu professionnel. Des efforts restent encore à faire.

En quoi à consisté l’étude de Predilife ?
L’enquête que nous avons mené en collaboration avec Ipsos a été publiée en juin 2023. Elle consistait en une vision croisée de l’entreprise et des collaborateurs sur des questions de santé. Nous avons interviewé 180 décideurs dans des sociétés de plus de 100 salariés et interrogé 1 000 salariés, de 18 à 65 ans, tous en poste. Nous voulions savoir où les entreprises en étaient en termes de prévention et d’actions santé, pour leurs salariés. Nous avons ainsi interrogé la légitimité de la santé en milieu professionnel.

Pourquoi effectuer cet état des lieux ?
Les chiffres des maladies graves en France sont édifiants. Nous allons être de plus en plus touchés. Le cancer du sein touche une femme sur huit. 40 % des gens qui apprennent qu’ils ont un cancer, sont en entreprise. Nous avons tous, dans notre entourage, des personnes concernées par ces sujets. Désormais, nous ne pouvons plus faire comme si nous ne savions pas.

Quel constat faites-vous sur la prévention des maladies graves en entreprise ?
Nous avons constaté que 87 % des entreprises disent qu’il faut un budget alloué à la santé. Certes, mais dans les faits, à peine 24 % en ont un. Et seulement 11 % des entreprises entreprennent des actions en lien avec la santé. Le constat est clair. Les employeurs disent tous que la santé des collaborateurs est déterminant pour l’entreprise, mais n’ont pas de budget dédié à cet effet. La santé reste cantonnée à des actions liées aux conditions de travail, mais la perte de santé est encore trop peu prise en compte.

Les employeurs sont-ils conscients de cette situation ?
Les travailleurs interrogés disent attendre (à 90 %) le maintien de leur santé mentale, par l’entreprise. 80 % souhaitent que leur employeur encourage la pratique sportive, que leur décideur mène des enquêtes internes de santé, et surtout, propose des bilans de santé et des dépistages pour prévenir maladies graves et maladies cardiovasculaires. L’employeur, lui, d’après notre étude, n’est d’accord qu’à 65 % sur les questions de dépistage. Il n’a pas une vision en adéquation avec les attentes des salariés sur les sujets santé.

Que conseillez-vous aux entreprises sur ces questions de santé ?
En moyenne, 7,5/10 des employeurs et employés s’alignent pour dire qu’il y a un lien fort entre santé et performance. Aujourd’hui, face aux enjeux d’attractivité, la prévention peut faire partie des leviers qui répondent aux attentes des collaborateurs. Ce levier est encore peu identifié dans les faits. Mais la prévention devient de plus en plus importante. Un mouvement est en train d’avoir lieu.    Les maladies graves sont encore un peu taboues mais les lignes sont en train de bouger. Chez Predilife par exemple, nous proposons des bilans de santé prédictifs pour permettre de prédire la survenance des maladies graves (principaux cancers) et maladies cardiovasculaires. L’entreprise a tout intérêt à aller vers ce type de dispositif et de décisions.