Le numérique investit les services d'urgence des hôpitaux

SECURITE DES LIEUX DE TRAVAIL || Gestion de crise - risques majeurs - PCA
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01/07/2016

S'appuyer sur les technologies numériques pour accroître l'efficience de leur dispositif de gestion de crise, tel est l'objectif des hôpitaux qui se sont récemment équipés de plateformes d'alertes automatisées.


Ainsi, les hôpitaux de Valenciennes, Marseille, Amiens ainsi que l'hôpital militaire de Percy se sont équipés de la plateforme d'alerte Surycat, conçue par l'entreprise française Optiflows. Les exercices de sécurité de ces hôpitaux ont démontré un gain de temps considérable pour le déclenchement du plan BLANC, procédure exceptionnelle d'urgence sanitaire et de crise.

Conçu pour permettre aux services publics hospitaliers de répondre à un afflux massif de patients, le plan BLANC est un ensemble de mesures d'organisation qui permet aux hôpitaux de gérer des situations d'extrême urgence (accident, épidémie, catastrophe...). Son déclenchement s'appuie sur une procédure préalablement définie par les établissements hospitaliers comprenant notamment la constitution d'une cellule de crise et d'équipes médicales renforcées. Pour compléter leur dispositif de gestion de crise, plusieurs centres hospitaliers ont mis en place la plateforme d'alertes automatisées, Surycat. Cette plateforme permet d'automatiser la mobilisation des personnels pour le plan BLANC et de diffuser un contenu homogène aux différentes catégories d'acteurs impliqués et concernés.

Le 7 juin, le centre hospitalier de Valenciennes a utilisé en conditions réelles la plateforme. Une opération d'envergure motivée par les récents attentats en France et en Belgique mais aussi par le déroulement de l'EURO de football : 100 personnes ont ainsi été rappelées en à peine 8 minutes, les élèves de l'Institut de Formation aux Métiers de Santé (IFMS) de Valenciennes simulaient 67 « blessés » à prendre en charge et  les Plans Opérationnels Internes (POI) des urgences, du bloc opératoire et de la réanimation étaient déclenchés pour la première fois. Grâce aux scénarios mis en place, la situation était suivie en temps réel : disponibilité des lits, admissions, suivi clinique et médicamenteux des patients, communication avec l'Agence Régionale de Santé (ARS) pour gérer les capacités d'accueil et l'identification des victimes.

« Les résultats exceptionnels de cet exercice cnus confortent dans l'idée que l'outil numérique est avant tout une aide et un facilitateur de la prise en charge des patients. Je pense que nous avons démontré avoir bâti une solution opérationnelle très efficiente pour les situations d'urgence complexe et absolue. Il faut noter que cet exercice a été conduit sans interruption des opérations normales de l'établissement, puisque lors de cette journée 180 patients, bien réels étaient accueillis par le service des urgences », mentionne le docteur Nicolas Houdre, référent SMUR, Médecine d'urgence et de Catastrophe, Président de la Commission des Systèmes d'Information.

Créer le meilleur service digital à partir des systèmes existants quels que soient leur domaine, leur génération ou leur cloisonnement, c'est l'équation compliquée que résout Surycat. L'expérience des différents centres hospitaliers démontre plusieurs bénéfices concrets pour le déploiement des secours en situation de crise en termes d'efficacité, de rapidité et de coût.

Parce qu'elles permettent de fournir une réponse plus performante aux besoins sanitaires et sociaux, les pouvoirs publics s'emploient à promouvoir l'usage des technologies numériques dans le secteur de la santé. Les prix Blaise Pascal ont notamment été créés pour récompenser des solutions de rupture numérique, utiles à la Santé Publique, fiables et concourant aux économies de ressources publiques.

Créés à l'initiative de Gérard Bapt, président du groupe d'études « Santé et numérique » de l'assemblée nationale, ce dernier se réjouit : « d'avoir remis le prix « Blaise Pascal »  à l'occasion des journées de l'innovation en santé, organisées par M. Touraine le 23 janvier 2016, à Surycat, entreprise de la French-tech ».
Une entreprise française qui semble faire l'unanimité puis qu'elle vient de se voir remettre par l'ancien Ministre de la Santé, Xavier Bertrand, et pour la troisième fois consécutive le Prix de l'innovation au salon de la Sécurité Preventica.

«  Les retours d'utilisation des différents centres hospitaliers qui ont mis en oeuvre Surycat mettent concrètement en avant les services rendus par la plateforme : un gain opérationnel important sur l'organisation et la coordination des acteurs de la crise et au quotidien pour un investissement technique et financier réduit », se réjouit Christophe Le Dantec, CEO d'Optiflows.