« Bien-être au travail et la motivation des salariés européens » ; le paradoxe français

MANAGEMENT RH / QVT || Bien-être
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31/05/2012
Le sixième baromètre annuel Ipsos/Edenred sur le « Bien-être au travail et la motivation des salariés européens » est paru

 

Le sixième baromètre annuel Ipsos/Edenred sur le « Bien-être au travail et la motivation des salariés européens » est paru.
Si les Français semblent plutôt heureux au travail, ils apparaissent aussi les plus démotivés des salariés européens et peu engagés professionnellement.

 

La 6e vague du Baromètre Ipsos Edenred sur le « Bien-être au travail et la motivation des salariés français » est parue. Il s’agit du résultat d’une enquête online réalisée du 1er au 17 février 2012 auprès d’un échantillon représentatif de salariés européens : 4000 salariés en France et respectivement 300 pour l’Espagne, l’Italie, la Belgique, l’Allemagne, le Royaume-Uni.
Si les salariés Français s’affichent comme les recordmen de la démotivation (40 %), le constat est plus mitigé : 86 % se disent ainsi en parallèle « heureux dans leur travail » et « fiers de leur travail ». La charge affective associée au travail en France demeure très forte.
Des résultats analogues à ceux des années précédentes, qui tranchent avec le dynamisme accru de certains pays européens du Nord, l’Allemagne par exemple.

 

Les salariés français face à leurs homologues européens
Les résultats de l’étude font apparaître que les Français sont champions d’Europe de la démotivation au travail.
Deux Europe se dessinent. On observe une dynamique plutôt positive dans les pays d’Europe du Nord :

  • 74 % des salariés se disent satisfaits de leur situation professionnelle en Allemagne,
  • 77 % sont satisfaits en Belgique,
  • 63 % au Royaume-Uni,
  • 70 % des salariés allemands ont confiance en l’avenir de leur entreprise, 74 % des Belges, 73 % des Anglais.

Dans les pays d’« Europe du Sud », tels Espagne et Italie, la population salariée semble plus inquiète, focalisée sur les problématiques d’emploi. 36 % des Italiens déclarent ainsi que leur « motivation diminue » là où les Allemands sont à 20 %.
La France, outre la démotivation au travail et la qualité de vie au travail (la France se situe dans la moyenne basse), se situe ainsi à la croisée des chemins.

 

Confirmation des études précédentes : les salariés français sont heureux au travail, mais peu engagés
Si les salariés Français s’affichent comme les recordmen de la démotivation (40 %), 86 % se disent pourtant « heureux dans leur travail » et « fiers de leur travail ». En France le niveau d’affect associé au travail reste traditionnellement élevé : 20 % considèrent leur travail comme un plaisir, 12 % comme une fierté et 28 % comme une sécurité (contre
21 % une routine et 13 % une contrainte.

Salaire et pouvoir d’achat comme préoccupations majeures
L’environnement européen est morose : le chômage est la principale inquiétude. On l’observe bien en Espagne où le
« maintien de l’emploi » préoccupe 55 % des salariés interrogés.
Les Français quant à eux placent plutôt le salaire en tête de leurs préoccupations (52 %). Viennent ensuite le temps consacré au travail (18 %) et le maintien de l’emploi (29 %). Concernant « le temps consacré au travail » : il s’agit d’une préoccupation majeure et en hausse parmi l’ensemble des cadres européens, notamment en France et en Allemagne.
Le phénomène affecte tout particulièrement les cadres supérieurs. En France, 42 % d’entre eux attribuent ainsi une note de 8 à 10 à leur niveau de stress (38 % dans le public et 43 % dans le privé), et ils sont la seule catégorie où le stress progresse d’année en année.
Ils sont de même 51 % à penser « consacrer trop de temps à leur travail » (+14) alors qu‘en parallèle, seuls 59 % se disent satisfaits de la reconnaissance (43 % parmi ceux du secteur public).
On mesure ici la conséquence d’une concentration du travail sur les plus qualifiés.

Si le « modèle social » français semble atténuer les craintes en matière d’emploi, les salariés focalisent leurs attentes sur le pouvoir d’achat : 68 % se déclarent ainsi « insatisfaits », soit une proportion stable sur les quatre dernières années.

 

En savoir plus :
http://www.ipsos.fr/ipsos-loyalty/actualites/2012-04-04-salaries-francais-risque-decrochage-par-rapport-nos-voisins-d-europe-du-nord