La conduite peut sembler anodine pour la santé. Or, au-delà des
risques de dommages corporels en cas d’accident de la route, le
conducteur est exposé, souvent sans en être conscient, à beaucoup
d’autres risques : physiques, posturaux, chimiques ou
psychosociaux. Leurs effets sur la santé peuvent être aggravés
par des expositions professionnelles importantes ou de longue
durée et par certains comportements individuels (tabagisme,
alimentation non équilibrée, consommation de médicaments ou de
drogues…).
Risques physiques
Le conducteur est exposé aux vibrations du véhicule. Le niveau
d’exposition à ces vibrations est lié à la vitesse moyenne de
conduite, ainsi qu’au type de véhicule, à la motorisation, à la
période de circulation… Cette exposition pourrait favoriser la
survenue de douleurs au niveau de la colonne vertébrale
(rachialgies).
Il est également exposé au bruit (moteur, circulation…).
L’utilisation de la radio et l’ouverture de la fenêtre seraient
les deux éléments augmentant le plus cette exposition au bruit
(d’après une étude canadienne).
Il y a donc un risque de perte auditive (avec une perte auditive
plus importante à gauche qu’à droite).
Notons que l’exposition à la chaleur, en période estivale, dans
des véhicules non climatisés, constitue un risque avéré. A partir
d’une température de 30 °C à l’intérieur de l’habitacle, les
capacités du conducteur (vitesse de réaction, vigilance…) se
dégradent, ce qui peut provoquer des accidents. Or, ces valeurs
de températures sont très rapidement atteintes derrière un
pare-brise.
Enfin, l’exposition à la lumière des phares, à leur
réfléchissement sur des routes mouillées ou enneigées peut
engendrer une fatigue visuelle.
Risques liés aux postures de travail
La position sédentaire de conduite pendant la totalité ou la plus
grande partie du temps de travail expose à des risques
connus : troubles musculosquelettiques (TMS) affectant
principalement le cou, les épaules et le dos, maladies
cardio-vasculaires ou digestives…
De plus, les passages rapides d’une position de conduite assise
et immobile prolongée à une posture debout avec, dans certains
cas, des tâches
de manutention (chauffeurs-livreurs par exemple), peuvent
être un facteur aggravant.
Risques chimiques
Tous les salariés qui conduisent régulièrement en milieu urbain
sont particulièrement exposés aux gaz d’échappement de la
circulation automobile, aux vapeurs de carburant et de benzène
(l’essence sans plomb et le gazole peuvent en contenir jusqu’à
1%) lors du remplissage du réservoir. Ces vapeurs d’essence
agissent sur le système nerveux et peuvent provoquer des troubles
graves de la formule sanguine. Il est à noter que les effluents
du carburant diesel et le benzène sont des cancérogènes
avérés.
Enfin, les conducteurs sont susceptibles d’être exposés aux
risques liés à la nature du chargement, à une exposition aux
émanations, fuites, renversement ou autre exposition
accidentelle.
Risques psychosociaux
Au stress lié aux contraintes
professionnelles (organisation du travail, respect des délais…),
s’ajoute le stress dû à la conduite elle-même (vigilance
permanente, conditions de trafic ou météorologiques…). Conduire
pour le travail expose donc à un risque de stress chronique avec
ses conséquences sur la santé (dépression, anxiété, troubles du
sommeil ou de l’alimentation, ulcères, TMS, maladies
cardio-vasculaires, accidents vasculaires cérébraux…).
Les risques de violence ou d’agression ne sont pas non plus négligeables dans certains secteurs (transports de fonds ou de cargaisons ayant une valeur marchande importante).