Les partenaires sociaux ont adopté en 2004 un « code de bonnes
Pratiques Pour La Prévention du risque trajet »
Ce texte donne des repères méthodologiques pour l'élaboration
d'une politique de prévention du risque trajet.
Ce texte expose six grands principes de prévention
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Limiter les déplacements des salariés :
restauration d'entreprise, aménagement des horaires, …
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Privilégier les moyens de transport collectifs et
doux : covoiturage, transports publics,
information sur le coût du transport individuel…
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Aménager les accès à l’entreprise et faciliter le
stationnement des véhicules des salariés :
balisage, fléchage, éclairage, organisation des voies de
circulation…
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Inciter les salariés à veiller au bon état de leur
véhicule : vérification de l'état des véhicules,
campagnes d'information sur l'éclairage, les pneumatiques, les
organes essentiels de sécurité…
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Aider les salariés à préparer leur trajet : aménagement concerté des horaires, repérage des zones à risques, information sur les conditions decirculation…
- Informer et sensibiliser les salariés : campagnes de sensibilisation téléphone au volant, addictions, distances de sécurité, journées d'information, écoconduite…
En 2012, le comité de pilotage pour la prévention du risque
routier professionnel a produit le Livre Blanc sur la prévention
du risque trajet domicile-travail
Dans ce document, la prévention du risque trajet est envisagé
sous l'angle d'un double enjeu : celui de la santé au
travail et celui de la mobilité durable.
En effet, le risque trajet est étroitement lié aux conditions de déplacement entre domicile et lieu de travail.
L'allongement des trajets n'a cessé d'augmenter ces dernières
années entraînant un usage plus fréquent de la voiture ou du
deux-roues.
Le développement des emplois précaires, le cumul d'activités à
temps partiel, les horaires variables augmentent également le
recours à son véhicule personnel et sont par conséquent également
des facteurs d'augmentation du risque trajet
Le comité de pilotage pour la prévention du risque routier professionnel réaffirme l’importance d’inscrire la prévention de ce risque dans le champ de la concertation, entre employeurs et salariés, mais en y intégrant également tous les acteurs du territoire. Cette réflexion peut être menée dans le cadre de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE)
Le Livre Blanc expose ainsi 12 propositions pour la prévention du risque trajet
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Développer la concertation entre toutes les parties
prenantes pour mieux prévenir le risque trajet
La prévention du risque trajet doit être envisagée dans le cadre d'une concertation entre employeur et salariés sur les conditions de déplacement domicile-travail, en tenant compte de toutes les populations (y compris stagiaires CDD, intérimaires.
Cette concertation peut être élargie aux autres acteurs du territoire
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Intégrer systématiquement les objectifs de sécurité et
de santé au travail dans les Plans de déplacement
d’entreprise
Le Plan de Déplacements d'Entreprise (PDE) est une opportunité de réfléchir sur les déplacements domicile-travail des salariés.
Au-delà de la dimension environnementale, la prévention du risque routier trajet peut y être intégrée.
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Aménager l’organisation du travail pour réduire les
déplacements et les contraintes horaires
Le télétravail à temps partiel permet de limiter les déplacements, et ainsi l'exposition au risque d'accident. La réduction des contraintes horaires liées à l'urgence, avec par exemple de la flexibilité sur les horaires d'arrivée et de départ, est aussi une piste pour prévenir le risque trajet.
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Développer des services pour faciliter les trajets des salariés
Le développement d'une offre de services sur le lieu de travail, comme par exemple un restaurant d'entreprise ou une conciergerie permet de limiter les déplacements.
Le comité de pilotage pour la prévention du risque routier évoque la possibilité de mettre en place des incitations financières.
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Faciliter les possibilités de logement à proximité du
lieu de travail
Cette mesure peut être un facteur d'attractivité à l'embauche et de fidélisation des salariés.
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Aider les salariés à mieux organiser leurs
trajets
L'entreprise peut aider ses salariés à mieux organiser leurs déplacements par le biais de formations, en les aidant à s'informer sur les possibilités de transports publics ou alternatifs, par des systèmes de navettes, etc…
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Réduire le risque lié à l’usage du deux-roues
motorisé
L'usage du deux-roues a beaucoup augmenté ces dernières années, pour des raisons de praticité et de coût. Mais les accidents de deux roues sont en hausse continue et souvent très graves.
L'information des salariés sur ces risques est nécessaire.
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Favoriser le covoiturage en sécurité
Le covoiturage est une solution écologique et économique, et en outre un outil efficace de prévention du risque trajet. L'entreprise peut avoir un rôle moteur dans le développement du covoiturage, en facilitant la mise en relation, en aménageant les horaires de travail, …
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Favoriser un usage du vélo en sécurité
Pour développer l'usage du vélo, un mode transport doux et peu accidentogène, l'entreprise a un rôle à jouer : évaluation du risque, mise en place d'une organisation adaptée, sensibilisation des salariés…
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Promouvoir les Plans de déplacement interentreprises
(PDIE) dans les zones d’activité économique
La coopération entre différentes entreprises sur une même zone d'activité peut permettre d'améliorer la sécurité des déplacements.
En mutualisant les besoins de leurs salariés, les PME situées sur des zones d'activités spécialisées souvent loin du centre-ville et mal desservies peuvent avoir plus de poids vis-à-vis des collectivités et des organismes de transport.
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Réduire le risque d’accident de trajet lié aux horaires
atypiques
2 salariés sur 3 sont aujourd'hui concernés par des horaires atypiques, souvent incompatibles avec l'utilisation des transports en commun.
Les horaires atypiques sont un facteur important de risque routier trajet.
L'entreprise a tout intérêt à sensibiliser ses salariés sur ces risques et à faciliter la mobilité vers des horaires classiques.
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Favoriser des trajets plus sûrs pour les salariés à
statut précaire
Le nombre de salariés précaires (stagiaires, intérimaires, CDD) est en constante augmentation. Ce sont des populations plus exposées au risque routier, du fait d'horaires variables et de changements fréquents de lieu de travail.
Les salariés précaires sont en outre souvent jeunes et le risque est accru en raison de leur manque d'expérience de la conduite, de l'état de leur véhicule et du recours plus fréquent aux deux-roues.
Par la prise en compte de ce risque, la recherche de solutions, l'accompagnement tutorial, l'implication des organismes de formation, ce risque peut être réduit.