C’est quoi être référent harcèlement sexuel et
agissements sexistes ?
C’est être identifié par les salariés comme une ressource
possible contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes
dans une entreprise et c’est la personne qui met en place des
actions de prévention sur ces sujets.
Qui peut tenir ce rôle ?
La rôle du référent harcèlement sexuel est obligatoire dans les
entreprises de plus de 11 salariés. Depuis le 1 janvier 2019, la
mise en place d’un Comité Social et Economique (CSE) prévoit la
désignation d’un référent en matière de lutte contre le
harcèlement sexuel et les agissements sexistes. Les entreprises
qui emploient au moins 250 salariés doivent en plus nommer
référent sur le sujet pour réaliser des actions de
sensibilisation et de formation.
Quelles sont justement les missions, les actions du
référent ?
Je dirais que les référents harcèlement sexuel ont à faire à
trois niveaux de prévention. La prévention primaire d’abord où il
s’agit de répondre à la question « Comment je peux éviter qu’une
situation de harcèlement arrive ? », puis la prévention
secondaire, « Comment faire pour gérer une situation dégradée ? »
et enfin la prévention tertiaire, « Quelle réparation apporter à
la victime ? »
Le référent harcèlement sexuel et agissements sexistes doit
pouvoir identifier les types d’harcèlement et d’agissement,
déterminer quelle conduite adopter face à une victime qui exprime
un mal-être et établir un plan de prévention contre le
harcèlement sexuel.
Lors de vos formations, comment procédez-vous pour donner
des outils aux participants ?
Je crois dans l’intelligence collective. Donc je propose aux
participants de donner leurs propositions, nous les mettons en
commun et chacun repart avec un plan d’action et un panel de
propositions.
Par exemple, pour la prévention primaire, les référents proposent
souvent la mise en place d’une charte relative au harcèlement ou
une action de sensibilisation des managers à cette question. Pour
la prévention secondaire, on trouve la création d’une trame de
conduire à tenir en cas de harcèlement à destination du CSCT et
des RH. Enfin pour la prévention tertiaire, une prise en charge
avec une psychologue pour la victime et un rappel des sanctions
disciplinaires à l’encontre de l’agresseur sont souvent
mentionnés.
Quelles sont les questions qui reviennent souvent
?
On me demande souvent de faire la distinction entre harcèlement
sexuel et harcèlement moral. Dans le cadre de l’entreprise, faire
la distinction entre les deux n’est pas si facile. Il y a plus ou
moins les mêmes ingrédients, c’est-à-dire : un salarié, une
atteinte au droit des personnes, des gestes ou des paroles.
Pour faire simple, le harcèlement sexuel c’est un salarié qui
suite à des gestes ou des paroles crée une atteinte à l’intégrité
d’une autre personne. Par exemple, si je pose ma main sur votre
épaule, que je remonte votre bretelle de soutien-gorge, on est
déjà dans du harcèlement sexuel. Il n’y a pas forcément besoin
d’un caractère de répétition contrairement au harcèlement
moral.