L’accord-cadre santé sécurité au travail, signé le 2 février
2012 entre la Ville de Paris et les partenaires sociaux
représente une démarche totalement novatrice dans une
collectivité territoriale.
Martine Guidt, Conseiller Technique Santé et Médecin
Coordonnateur, Pôle Santé et Sécurité au Travail à la Ville de
Paris présente la genèse et les contours de cet accord.
Trois objectifs et cinq grandes valeurs dans cet accord
La collectivité territoriale parisienne, c’est 50 000 agents
titulaires et contractuels sur des emplois permanents. C’est 331
métiers et 24 directions.
Le premier objectif de cet accord-cadre était de définir les
grands axes de la politique santé sécurité au travail ; le
deuxième était d’instaurer une démarche visant à améliorer les
conditions de travail des agents et leur qualité de vie au
travail ; et le troisième de garantir une cohérence d’action
globale à l’échelon de la ville puisque 24 directions avaient des
actions qui pouvaient être différentes.
Le contenu de cet accord comporte cinq grandes valeurs : la prise
en charge globale de l’agent dans ses préoccupations personnelles
et professionnelles, accorder une priorité à la prévention,
respecter la confidentialité et le secret médical, garantir
l’information de tous les agents, prohiber toute action portant
atteinte à l’intégrité physique et mentale des agents.
Les axes de travail
Quatre axes de travail principaux ont été définis : le dialogue
social, la protection des agents, la formation quel que soit le
niveau hiérarchique et l’information des agents. Cinq thèmes
prioritaires : la prévention des troubles musculo-squelettiques,
la prévention du risque chimique, la prévention des risques
psychosociaux, la prévention du travail sur la voie publique et
la prévention des addictions.
De plus, nous avons eu une forte demande de la part des
partenaires sociaux d’avoir un service de santé au travail
dimensionné, adapté au nombre d’agents et de permettre un suivi
individuel à côté d’un suivi collectif. Le nombre de médecins du
travail qui était de 10 il n’y a pas si longtemps, est désormais
de 17 et devrait tendre à 24 d’ici 2014.
Une mise en pratique concrète
Notre deuxième mise en pratique est la médiation de conflits
individuels en interne. Nous avons ainsi créé un pôle santé
sécurité au travail qui réunit un service de médecine préventive,
un bureau de prévention des risques professionnels constitué
d’ergonomes, d’ingénieurs hygiène-sécurité, et un service
d’accompagnement psychologique. L’agent a ainsi la possibilité de
faire intervenir une cellule d’urgence psychologique avec des
psychologues cliniciens pour la prise en charge de problématiques
professionnelles ou personnelles.
De plus, une consultation d’addictologie va être très
prochainement ouverte en complément de la structure « Santé
Amitié Ville de Paris ». Autrefois association, cette structure
est désormais un service de la ville qui participe à la formation
pour la prévention des addictions et qui anime un relais de
prévention alcool au sein de chaque direction.
Nous avons également mis en place dans chaque direction des
cellules de concertation pluridisciplinaires (responsables des
ressources humaines, psychologues, assistantes sociales, relais
handicap, référents reconversion de chacune des directions).
En ce qui concerne la mise en œuvre, cet accord a été décliné en
trente fiches-actions suivies par un comité de pilotage au niveau
du secrétariat général. La secrétaire générale de la ville de
Paris réunit ainsi l’ensemble des directeurs des directions avec
un portage politique au plus haut niveau. La période de
préparation et de maturation a bien évidemment fait appel aux
opérationnels de terrain. Ce sont ceux qui connaissent le mieux
les problématiques et il fallait que la note de cadrage émane
d’eux.