Des inégalités face aux risques

Certaines personnes sont davantage exposées aux risques professionnels en raison de leur statut, de leur âge, de leur genre, de leur origine sociale ou de leur état de santé. C’est le cas, par exemple, des intérimaires, des jeunes en insertion, des salarié·es en situation de handicap, ou encore des femmes occupant des postes peu qualifiés

 

Ces différences de situation sont souvent ignorées dans les démarches classiques de prévention, qui reposent sur des modèles standardisés. Or, ces modèles ne tiennent pas compte de la diversité réelle des salarié·es : chacun·e n’a pas les mêmes expériences, les mêmes capacités physiques, ni les mêmes repères culturels ou linguistiques. En pensant la prévention de façon trop uniforme, certaines personnes se retrouvent exclues ou moins bien protégées.

 

Repenser les outils et les messages

Pour être inclusive, la prévention doit s’adapter aux réalités du terrain. Cela passe par des supports compréhensibles par toutes et tous, en intégrant les enjeux de littératie en santé et les barrières linguistiques. Les formations doivent être accessibles et pensées pour toucher des publics divers, y compris ceux qui n’ont pas l’habitude d’être consultés. Adapter les horaires, les formats, les exemples utilisés permet d’impliquer des personnes souvent éloignées des processus de décision.

 

 

Mieux intégrer la parole des salarié·es

L’inclusivité ne se décrète pas : elle suppose de donner la parole à celles et ceux qui vivent les situations de travail. Cela implique d’écouter les premiers concernés, de reconnaître leur expertise d’usage et d’en tenir compte dans la conception des actions de prévention. Les instances représentatives du personnel ont ici un rôle clé, à condition qu’elles soient elles-mêmes diversifiées et formées à ces enjeux.

Un enjeu éthique et opérationnel

 

 

Rendre la prévention plus inclusive n’est pas seulement une question d’équité : c’est aussi un levier d’efficacité. En tenant compte des différences, les actions deviennent plus pertinentes, mieux acceptées, donc plus durables. L’entreprise y gagne en cohésion, en confiance, et en performance sociale.