Si la santé du secteur du BTP s'améliore, il n'en est pas de même pour ses artisans. Soumis à des rythmes de travail qui s’intensifient, leur état de santé et leur niveau de stress ne cessent de se dégrader.
Cette année encore, l'étude menée par la CAPEB, la CNATP, et le pôle d’innovation IRIS-ST confirme les tendances mises en évidence par les précédentes éditions : les chefs d’entreprise artisanale sont de plus en plus stressés. Ils sont ainsi 58% à déclarer qu’ils sont souvent voire très souvent stressés (contre 53% en 2015).
Ce stress récurrent et prolongé a des répercussions sur la vie personnelle des chefs d’entreprise qui sont 87% à juger que leur vie professionnelle empiète sur leur vie personnelle et 79% à estimer ne pas être suffisamment disponibles pour leur entourage du fait de leur activité professionnelle. Difficile en effet de conjuguer vie professionnelle et vie personnelle de façon harmonieuse quand 59% d’entre eux déclarent travailler le week-end (contre 55% en 2014) et 60% travaillent plus de 50 heures par semaine.
Parmi les origines de ce stress, les artisans mettent en cause
prioritairement le poids des démarches administratives, suivi par
les charges de travail trop importantes et le manque de
visibilité sur l’avenir. Ce stress permanent pèse sur l'état de
santé des artisans. 71% des artisans estiment être en bonne
santé, soit une baisse de 9 points en deux ans. Ils sont ainsi
70% à déclarer souffrir de douleurs musculaires ou articulaires
et la moitié d’entre eux font état d’une fatigue importante et de
troubles du sommeil.
Pour autant, le suivi médical des artisans du bâtiment reste
préoccupant car quasi inexistant : 52% d’entre eux déclarent
consulter leur médecin à de très rares occasions et 51% évoquent
le manque de temps pour justifier ce manque de suivi médical.
"Les résultats inquiétants de ce baromètre sont à mettre en parallèle avec les résultats économiques du secteur du bâtiment : les conséquences de quatre années de recul consécutif de l’activité économique ont impacté la santé et le moral des chefs d’entreprise artisanale du bâtiment. Le retour de la croissance constaté fin 2016 devrait permettre une diminution des facteurs de stress et générer des embauches qui viendront, nous l’espérons, soulager progressivement les chefs d’entreprise. Nous voulons rester positifs, car le fait de voir enfin la fin du tunnel est un signe porteur et encourageant.», conclut Patrick Liébus, Président de la CAPEB.
En savoir plus :
- Baromètre ARTI Santé BTP 3e édition, mars 2017