De quel constat êtes-vous partie pour créer votre
collectif ?
Le collectif des BURN’ettes a été créé à la suite de mon propre
burnout. J’étais notaire assistant depuis 10 ans, avec deux
enfants en bas âge, et je travaillais sans relâche. J’ai fini par
exploser en plein vol, et j’ai pu constater le manque total de
prise en charge.
Petit à petit, j’ai commencé à partager mon expérience, à me
renseigner, jusqu’à créer un
collectif sur Facebook pour échanger sur nos parcours et nous
soutenir. Le projet a évolué, nous nous sommes organisés en
association, et proposons désormais un soutien et un
accompagnement aux femmes victimes de burnout en vue de leur
réinsertion sociale et professionnelle à travers différentes
actions. D’après le dernier baromètre du cabinet Empreinte
Humaine, le burnout aurait touché près de 2,55 millions de
salariés en octobre 2021, soit une augmentation de 25% en
seulement 6 mois.
Pourquoi vous intéressez-vous spécifiquement au burnout
féminin ?
Selon l’ANACT, le taux de prévalence de la souffrance psychique
liée au travail est 2 fois plus important pour les femmes. Tous
les chiffres tendent à montrer que celles-ci sont bien plus
touchées par ces problématiques que leurs homologues masculins.
Les raisons sont diverses : une sur-représentation dans les
métiers à risques, les inégalités professionnelles, la charge
mentale plus importante… Au sein de notre association, nous
défendons une définition du burnout qui va au-delà de la sphère
professionnelle. Et les pressions sociales et sociétales qui
pèsent sur les femmes sont nombreuses.
Quel accompagnement proposez-vous ?
Pour la prévention, nous menons diverses actions de
sensibilisation, afin de mieux faire comprendre ce qu’est le
burnout et parfois orienter les personnes vers des professionnels
ou des structures adaptées. Nous animons aussi régulièrement des
groupes de parole, plutôt informels, afin d’échanger dans un
cadre serein. L’association propose également un accompagnement
personnalisé, permettant d’accompagner jusqu’à la reconversion
sociale et professionnelle à l’aide de professionnelles issues de
différents milieux : juristes, médiateurs, professionnels de
santé… Nous recherchons vraiment une approche multidisciplinaire.
Dans le cadre de leur transition vers la reconversion
professionnelle, les personnes que nous accompagnons sur le long
terme peuvent devenir pairs-aidantes et faire bénéficier nos
adhérentes de leurs expériences.
L’ouverture de notre lieu d’accueil permettra également d’offrir
un second espace de vie à nos « BURN’ettes » pour qu’elles
puissent se ressourcer, et d’organiser de nombreux événements. La
demande d’ateliers et extrêmement forte ; nous pourrons plus
facilement en organiser. Pour l’instant, nous occupons les lieux
temporairement, pour une période de deux ans. C’est pourquoi nous
sommes toujours à la recherche de soutien et d’opportunités pour
une solution pérenne et un développement croissant.