Pouvez-vous nous présenter l’IAPR ?
L’Institut d’Accompagnement Psychologique et de Ressources (IAPR)
est une association créée il y a 10 ans, début 2000, à
l’initiative de la RATP et de la GMF, pour mieux prendre en
charge les risques psychiques et psychologiques au travail. A la
suite d’une étude, la RATP voulait créer une structure externe,
indépendante, pour aider ses «agents victimes d’agressions
physiques et psychologiques». A la même période, la GMF cherchait
à développer l’assistance aux sociétaires victimes de sinistres.
Ils se sont associés pour créer l’Institut d’Accompagnement
Psychologique Post-traumatique, de Prévention et de Recherche,
qui deviendra ensuite l’Institut d’Accompagnement Psychologique
et de Ressources. Après la catastrophe d’AZF à Toulouse, d’autres
sociétés ou organismes se sont rapprochés de nous.
Basés à Paris, nous intervenons aujourd’hui partout en France et
dans des secteurs divers. Des structures publiques, des
collectivités territoriales, des administrations, des
entreprises, implantées localement ou disposant d’établissements
sur tout le territoire français font appel à l’IAPR. Nous
travaillons notamment avec les bailleurs sociaux, les
distributeurs d’énergie, les services publics et le secteur du
travail et de l’emploi. Nous réfléchissons actuellement à des
implantations régionales pour être au plus près de nos clients et
accroître notre réactivité : des accords sont déjà signés
avec un partenaire lyonnais.
De quelle manière intervenez-vous ?
IAPR, qui emploie 48 personnes, dispose d’une équipe de plus de
30 psychologues et psychosociologues expérimentés qui se
déplacent partout en France à la demande du salarié ou de
l’entreprise. Nous avons, par ailleurs, mis en place un réseau de
plus de 200 psychologues cliniciens libéraux, contrôlés par
l'IAPR, dans le cadre d'un partenariat renforcé. Enfin, un
Conseil Scientifique, composé de professionnels spécialisés dans
la santé du travail, apporte son conseil sur des questions
d'éthique et de déontologie.
L’arrêté ministériel du 23 avril 2009 oblige les entreprises à
mettre en oeuvre une méthodologie de prévention. Pour ce faire,
nous accompagnons les structures publiques et privées en
définissant avec eux un plan d'action pour améliorer durablement
la performance de l'entreprise et le mieux-être des salariés.
Nous sommes la seule structure d’accompagnement psychologique à
travailler sur les 3 champs de la prévention : la prévention
primaire (empêcher la survenue de l’événement dramatique), la
prévention secondaire (en cas de crise) et l’accompagnement
(stratégie curative à mettre en place collectivement ou
individuellement). IAPR prend en compte tous les aspects, y
compris organisationnels, du stress au
travail. Par ailleurs, nous sommes agréés structure de
formation : cela nous permet de former les acteurs de la
santé au travail au sens large (managers, assistantes sociales,
médecins du travail, préventeurs…).
Le stress et le mal-être psychologique au travail sont au
cœur de l’actualité depuis quelques mois. Le gouvernement a même
pris des mesures pour contraindre les entreprises à réagir.
Qu’est ce que ça a vraiment changé dans votre
métier ?
Le gouvernement a finalement décidé de laisser plus de temps aux
entreprises pour s’organiser. Du coup, bon nombre d’entreprises
prennent plus de recul pour mettre en place une procédure ;
dans certaines, la précipitation a pu donner lieux à des accords
un peu vides de contenu. Néanmoins, toute cette histoire aura
fait prendre conscience aux entreprises de l’urgence à traiter le
mal-être au travail. Longtemps tabous, les risques psychosociaux
sont aujourd’hui mis en lumière : on ose en parler et l’on
sait qu'aucune entreprise n’est épargnée.
Vous participez à Préventica depuis de nombreuses
éditions et serez à Lille dans quelques mois. Qu’attendez-vous de
l’événement ?
Préventica nous permet de créer du lien avec les acteurs locaux
des grandes entreprises et les structures nationales et de nous
faire davantage connaître (nous ne sommes pas médiatisés). C’est
aussi l’occasion de partager notre expertise des risques
psychosociaux avec les acteurs de la santé au travail : le
Congrès est, à ce titre, essentiel pour nous et nous animons des
conférences sur chaque édition.