En quoi la crise que nous traversons est-elle
  particulièrement génératrice de stress ?
  C’était d’abord une crise sanitaire, avec une rupture brutale et
  subie dans nos conditions de vies professionnelles et
  personnelles, avec des peurs inhabituelles comme la mort, le
  virus qui rodent. Cela devient une crise économique et sociale de
  grande ampleur. On retrouve donc à la fois des facteurs de stress
  habituels liés à l’activité comme les exigences du travail, le
  rythme et l’intensité des changements (…), mais aussi des
  facteurs spécifiques comme le bouleversement du lien social,
  l’inquiétude face à l’avenir, la peur du chômage ou de la
  pauvreté.
  
  Le télétravail est-il un facteur favorisant l’exposition
  aux risques psychosociaux ?
  Le télétravail, en règle générale est plutôt un facteur de
  protection et de motivation pour les salariés. Mais, dans ce
  contexte de crise Covid-19, il nous expose à certains facteurs de
  risques psychosociaux importants et spécifiques. Ce télétravail
  n’est pas choisi, il est contraint. Il n’a pas été anticipé, il
  est soudain. Il n’est pas volontaire, il est obligatoire. Il
  n’est pas limité à certains métiers, il est massif et généralisé.
  Enfin, certaines conditions du télétravail (confinement, présence
  des enfants, inconfort des logements, flux ininterrompu
  d’interactions) ne sont pas propices à un travail de qualité. A
  côté de certaines belles expériences, on est confrontés à des
  situations délétères, des inégalités et des contraintes
  nouvelles.
   
  Comment les managers peuvent-ils gérer ces situations
  ?   
  Nous les invitons à être particulièrement attentifs à l’état
  d’esprit de leurs collaborateurs, qui vivent tous une épreuve
  collective qui les fatigue, les stresse, provoque des réactions
  inhabituelles et des accidents relationnels. Le lien social et la
  cohésion des équipes sont mis à mal. Ensuite, prenons conscience
  que cette crise, ce n’est pas un sprint. C’est une course
  d’endurance. Nous devons inscrire la vie d’équipe dans le temps
  long. Enfin, assumons de piloter l’activité avec une dose forte
  d’incertitude sur l’avenir.  Dans ce contexte, nous leur
  proposons de s’intéresser à trois priorités de management : le
  travail, le social et la reconnaissance.
La crise actuelle génère énormément de stress
Angoisse, irritabilité, le confinement et la crise liée à la pandémie peuvent affecter notre santé mentale. David Mahé, Président de Stimulus, Expert en santé psychologique au travail nous explique pourquoi et comment les managers peuvent accompagner leurs équipes dans ce contexte particulier.