Policier, une population touchée de plein fouet par les risques psychosociaux

suicide police
MANAGEMENT RH / QVT || RPS / Incivilité / Santé mentale
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20/02/2020

La question du suicide au sein des forces de police est aujourd’hui au cœur des préoccupations.


En 2019, 59 agents ont mis fin à leurs jours, selon un décompte de la police, contre 35 en 2018. L’année 2020 commence aussi tragiquement.  

« Les membres des forces de sécurité ont vu leur activité fortement évoluer au cours de ces dernières années. Confrontés à une pression sécuritaire particulièrement élevée, ils effectuent des missions opérationnelles plus fréquentes.
Le nombre de suicides, au plus haut depuis 1996, confirme le malaise et la vulnérabilité dont ils souffrent. Nous ne pouvons ignorer ces signaux de détresse. Il en va de notre responsabilité d’accompagner et de soutenir à la fois nos adhérents, mais aussi plus largement l’ensemble des agents du ministère de l’Intérieur dans la gestion des risques psychosociaux.
Leur faciliter l’accès à des dispositifs de soutien psychologique est aujourd’hui une priorité nationale. Et il y a urgence à agir.
», explique Benoît Briatte, Président de la MGP (Mutuelle des Forces de Sécurité).

Face à cette situation, les institutions de prévention et les acteurs privés mettent en place des dispositifs spécifiques. Ainsi la MGP a créé un service d'écoute psychologique assuré par des psychologues cliniciens. La formation de ses délégués aux risques psychosociaux et à l'écoute des adhérents a également été renforcée.

« Les risques psychosociaux auxquels sont confrontés les membres des forces de sécurité sont extrêmement complexes et découlent d’une problématique multifactorielle qui mêle les sphères professionnelle, familiale, personnelle et sociale. Des risques réels qui sont malheureusement souvent sous-estimés, d’autant plus que les policiers affichent une certaine pudeur à parler de leur difficulté par peur d’un risque de stigmatisation. Il est donc indispensable d’initier une démarche préventive à leur encontre afin de détecter en amont les signaux de détresse. », détaille Laurent Closcavet, fonctionnaire de police, président de région MGP et chargé de la formation aux risques psychosociaux des délégués.