Sur le marché du travail, les femmes sont encore trop souvent considérées comme le « deuxième sexe » : leur corps, leurs tâches, leur rôle social sont relégués au second plan. Blagues sexistes et avances déplacées, outils inadaptés et accidents de travail : que pouvons-nous faire pour améliorer la condition des travailleuses ? Comment réconcilier la lutte pour l’égalité et la protection de la santé des femmes ? Comment nous libérer du jugement sur notre corps ?
Généticienne et ergonome de notoriété internationale, Karen Messing s'intéresse depuis longtemps à la façon dont les différences biologiques entre les femmes et les hommes sont prises en considération dans les milieux de travail. Qu’est-ce qu’un travail « égal » ? Pourquoi le salaire des femmes est-il inférieur à celui des hommes ? Est-ce en raison de l’effort physique demandé ? Pourquoi les outils de travail ne sont pas adaptés à la diversité des corps humains ? Dans Le deuxième corps, elle conjugue à merveille rigueur scientifique et convictions féministes pour rendre compte de ses recherches sur le terrain auprès de techniciennes en télécommunications, travailleuses de la santé, caissières d'épicerie ou encore de camionneuses, mécaniciennes et soudeuses.
Riche de son bagage scientifique et de sa longue expérience
auprès des syndicats, Karen Messing livre au passage des
réflexions très actuelles sur le sexe biologique et l'identité de
genre, en résonance avec celles de Simone de Beauvoir. « Nous
devons mettre tout en œuvre pour nous libérer de la honte qui
porte sur notre corps et ses “différences” et attirer l’attention
sur les risques liés à notre travail. Et, surtout, il faut
trouver des façons de nous protéger mutuellement et de nous
entraider dans notre lutte pour un milieu de travail mieux adapté
à notre corps et à notre vie. »