Pouvez-vous définir le rôle « d’aidant » ?

 

L’aidant est une personne qui vient en aide à un proche de façon régulière, et non professionnelle. Ce proche peut être malade ou perte d’autonomie. En parallèle de cette tâche de tous les jours, les aidants peuvent être à la retraite comme avoir une pleine activité professionnelle. Ce terme professionnel et pragmatique a le mérite, dans le langage public, de caractériser des situations que beaucoup vivent au quotidien : entre 8 et 11 millions de personnes. Sachez également qu’en entreprise, beaucoup de salariés sont des aidants mais ne le disent pas. Il faut absolument réfléchir à ce sujet qui va prendre de l’ampleur dans le monde professionnel.

 

 

À quelles difficultés concrètes font face les personnes concernées ?

 

Les enjeux découlent de la charge physique et émotionnelle de l’aidant. Cette tâche peut être physiquement épuisante, stressante, et isolante socialement. Elle prend la place de l’activité principale et de la vie sociale, les risques financiers dus à la réduction de temps de travail sont donc réels, en plus du sentiment de manque de reconnaissance qui augmente le risque de RPS. Anxiété, dépression, surmenage… les risques sont réels et documentés. Dans le pire des cas, cela peut même aller jusqu’à la maltraitance involontaire de la personne aidée. De fait, le sujet de la reconnaissance et de la valorisation sont importants. Il faut que les gens puissent en parler sans culpabiliser.

 

 

À quels appuis les aidants peuvent avoir accès ?

 

Des aides ont premièrement été pensées pour aider les aidants justement : le congé proche aidant, l’allocation de journée proche aidant etc. Des dispositifs sont également proposés via les mutuelles ou les CCAS. En entreprise, aider un salarié aidant revient souvent à aménager son temps de travail afin qu’il ait plus de marge de manœuvre pour s’occuper de son proche. Enfin, la téléassistance fait partie des outils qui permettent d’aider les aidants, de les soutenir. Il s’agit d’un dispositif qui permet à l’utilisateur (« l’aidé ») d’appeler de l’aide en cas de besoin. Cela diminue le sentiment d’inquiétude et réduit le stress de l’aidant. Même si l’on n’est pas là, quelqu’un peut prendre en charge le proche en cas d’urgence 24 h/24. C’est une solution de prévention qui évite les conséquences graves en cas de problème, qui permet aussi de gagner 2,2 ans avant une entrée en structure personnalisée et médicalisée. D’ailleurs, beaucoup d’aidés choisissent la téléassistance pour alléger la charge des proches qui leur viennent en aide. Aujourd’hui, des structures qui proposent de la téléassistance en profitent aussi pour délivrer de l’assistance psychologique aux aidants. Donc oui, des solutions existent. L’important c’est d’en parler.

 

 

En faisons-nous assez pour les aidants ?

 

Bien sûr, c’est important de mettre en place des dispositifs qui permettront à l’aidant d’avoir plus de temps de qualité avec son proche. L’enjeu est d’alléger la charge mentale par tous les moyens possibles. Toutefois, il est vrai que ces solutions sont méconnues en France. À peine un million de personnes utilisent la téléassistance par exemple. Mais ce n’est pas tout blanc ou tout noir. Nous avançons. Il ne faut pas tomber dans la solution de contrôle, car parfois la personne aidée ne veut pas être aidée d’une certaine façon ; et elle a le droit d’avoir une opinion. Il faut trouver la juste mesure. 

 

 

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