En quoi consistent les Premiers Secours en Santé Mentale
?
Les PSSM, c'est un programme créé à l’origine en Australie qui
est l’équivalent, en santé mentale, des gestes de premiers
secours. L’enjeu est d’acquérir des connaissances de base
concernant les troubles en santé mentale et de développer des
compétences relationnelles pour apporter un soutien initial aux
personnes qui semblent en avoir besoin. C’est une formation
accessible à tous, qui peut se délivrer dans tous les secteurs
d’activités. Elle fait également partie des mesures prioritaires
du gouvernement, qui projette de former 500 000 secouristes d’ici
2030.
Ces modules ne permettent pas de se substituer aux professionnels
de santé ; le but n’est pas de former des psychologues ou des
psychothérapeutes. Par ailleurs, on insiste sur le fait que
l’objectif n’est pas de poser un diagnostic, mais d’apprendre
comment approcher un collègue qui semble aller mal, lui fournir
des informations concrètes et l’encourager à aller vers des
professionnels de santé s’il en ressent le besoin.
Selon moi, il y a là de véritables enjeux de société : éveiller
le souci de l’autre, déstigmatiser la maladie mentale,
sensibiliser et former sur la santé mentale… Il s’agit d’être le
premier chaînon dans la prise en compte des troubles
psychiques.
Comment se présente cette formation ?
La formation a été construite autour de données scientifiques,
validées à l'international. Pendant deux jours, nous traitons
différentes pathologies à travers quatre grands chapitres :
- La dépression
- Les troubles psychotiques
- Le trouble anxieux
- Les troubles liés à l’usage de substance
À partir de ceux-ci, nous abordons un plan d’action (appelé « AERER ») en fonction de différentes situations pour apprendre à écouter sans jugement, rassurer, adopter un comportement adapté, prendre confiance dans l’interaction et revoir ses représentations concernant la santé mentale.
Comment améliorer plus largement la prévention des
risques ?
Les PSSM n'interviennent pas qu'en situation d'urgence, nous
sommes aussi dans une logique préventive. L'idée étant
d'améliorer les connaissances et de déstigmatiser. Si une
entreprise se décide à former des secouristes au sein de sa
structure, cela favorise une ouverture du dialogue et incite les
salariés à échanger sur ces problématiques.
Nous sommes encore dans une phase de construction, il y a encore
des points à développer et beaucoup de travail de communication
est nécessaire pour faire connaître cette formation aux
entreprises.
À l’avenir, nous souhaitons notamment réfléchir à la relation
entre les secouristes et la médecine du travail. Mais nous
constatons un fort paradoxe entre une demande très forte des
collaborateurs pour obtenir des informations sur la santé mentale
et les actions mises en place dans le milieu de l’entreprise. Il
est donc important de poursuivre la sensibilisation et
l’information.