Qu’est-ce qui vous a poussé à lancer cette campagne
?
En travaillant notre projet social, que nous élaborons depuis
plusieurs années avec les objectifs généraux de la politique RH
et sociale de l’établissement, différentes orientations ont été
choisies. Parmi celles-ci, la promotion d’une politique de
tolérance, avec différents axes dont les écarts de rémunération,
ou encore la prévention des actes de violence, de discrimination
ou de harcèlement.
Aujourd’hui, en dehors du domaine psychiatrique qui reste un
métier où l’on fait face à la violence des patients, nous n’avons
pas constaté de situations de harcèlement, de discrimination, ou
de violences sexuelles. Mais ce n’est pas parce que nous ne le
percevons pas que nous ne sommes pas concernés, et nous avons
préféré nous intéresser à ces questions avant d’être confrontés à
une situation de ce type.
Pourquoi avoir fait appel à l’entreprise Qualisocial
?
Nous avons beaucoup d’interlocuteurs et de nombreuses portes
ouvertes au sein de l’établissement. Il y a notamment une
assistance sociale dédiée au personnel, un médecin du travail, un
service RH très disponible, des représentants du personnel très
dynamiques… Mais nous souhaitions proposer un cadre neutre, de
confiance. C’est pourquoi nous nous sommes orientés vers un
système indépendant, qui permet aussi d’inclure l’établissement,
sans « décentraliser le problème ».
Nous avons fait appel à Qualisocial pour rendre le dispositif
impartial, et apporter un soutien actif à partir du moment où il
y a des signalements.
Comment le dispositif marche concrètement ?
L’agent peut décider de faire un pré-signalement sur internet
pour évoquer la situation et demander d’être rappelé, ou bien il
appelle directement la ligne dédiée et est mis en relation avec
un psychologue spécialisé. Cela permet d’échanger, de poser un
contexte. Le psychologue va ensuite apporter des commentaires,
cocher différentes cases qui lui sont proposées et nous transmet
des statistiques anonymisées des échanges pour faire un point sur
les signalements, les problématiques à traiter, les propositions
apportées, etc. Si c’est une situation qui pose d’autres
interrogations, Qualisocial peut nous recommander de la
médiation, un audit, ou encore des interviews ; ils sont
réellement force de proposition.
Ensuite, au sein de l’établissement, nous nous réunissons en
groupe de travail de travail pour faire un comité de suivi autour
de la situation évoquée, et tracer une solution à adopter dans
une première solution qui peut être réévaluée en fonction du
suivi.
Quels sont les premiers retours ?
Aujourd’hui, nous n’avons pas eu de signalement, mais nous nous
laissons du temps. Nous avons travaillé avec Qualisocial sur une
campagne d’affichage, diffusée tous les mois, dans un plan de
communication assez soutenu avec une dimension un peu
ludique.
En complément, nous travaillons aussi avec un centre de formation
pour former le groupe de travail et les comités de suivi pour
mieux prendre en charge les signalements. Mais nous souhaitons
également former nos managers, nos cadres et tous nos
professionnels à ces questions-là pour que chacun maîtrise les
différentes notions autour du harcèlement et des violences au
travail, et puisse être acteur de ces questions. Il s’agit aussi
de faire émerger une prise de conscience chez certaines personnes
qui n’avaient peut-être pas en tête les notions importantes.
Quelle suite souhaitez-vous donner à ce projet
?
Pour le moment, nous avons engagé le dispositif pour un an, avec
un programme de formation qui a démarré au mois d’avril. Nous
continuerons forcément des actions par la suite, mais pour le
moment, nous nous laissons le temps de faire un bilan de la
plateforme avant de savoir si on la reconduit l’année suivante.
Mais avant d’envisager la suite, nous allons poursuivre nos
efforts sur la communication et le lancement du dispositif.
