En quoi consiste ce document ?
En interne, nous avons réfléchi à la façon de traiter les
violences sexistes et sexuelles, en entreprise et
particulièrement dans le secteur du bâtiment. En fin d’année
2022, nous avons donc fini d’élaborer une charte de prévention,
avec des engagements assez forts pris dans l’entreprise pour
préserver les salariés, masculins comme féminins, de tous propos
sexistes. Mais cela concerne aussi tout comportement inapproprié,
nous voulions protéger nos collaborateurs de toute violence ou de
tout comportement sexiste.
Vous intervenez sur des chantiers, dans d’autres
entreprises. Les partenaires externes peuvent-ils être concernés
par la charte ?
Nous voulons empêcher les problèmes en interne mais aussi en
externe. Nous agissons à l’extérieur des murs de l’entreprise,
c’est un engagement fort, car nous avons des populations qui sont
à 60 ou 80 % à l’extérieur (réunions, chantiers.ndlr). Nos
partenaires, nos clients et nos fournisseurs sont concernés.
Désormais, c’est notre position de principe. Un collaborateur
victime de comportements inappropriés a les moyens de nous
alerter. Ensuite, nous pouvons dérouler tout une démarche
d’alerte pour avertir le partenaire de ce qui s’est passé. Nous
n’écartons pas le sujet d’un revers de main, nous avons un
apriori positif en faveur de nos salariés, puis on investigue.
Pourquoi avoir mené ces réflexions ?
Il y a eu un élément déclencheur. Nous avons appris qu’une
collaboratrice avait subi ce type d’agissement, de la part d’un
client. Cela s’était passé un an auparavant. Pourtant, elle ne
nous en parlait qu’un an après. Elle nous a confié être très
gênée et ne pas avoir osé. En somme, elle n’avait pas su quoi
faire à ce moment-là. Cela nous a vraiment atterrés, choqués.
Nous nous sommes dit qu’il fallait absolument faire quelque
chose, surtout en sachant que nous comptons 35 % de femmes.
Votre objectif était donc de libérer la parole
?
C’est l’un des éléments forts de la charte. Nous avons nommé un
référent interne sur ces sujets. Il est le point de contact pour
tout salarié qui aurait subi ce type de problème. L’enjeu, c’est
d’alerter. Après le témoignage, ils entament ensembles un
dialogue, sans lien de subordination, pour décider si
l’entreprise doit intervenir. Des collaboratrices ont déjà été
embêtées sur un chantier. Nous avons alerté l’entité pour faire
cesser l’agissement. Nous avons eu des retours positifs. Cela
montre à nos salariés que nous prenons le sujet. Nous faisons en
sorte de libérer leur parole. C’est fondamental chez BTP
Consultants d’avancer sur la chose sociale.