Présentez-nous en quelques mots la Chaire STICO de
l‘Université Catholique de Lille
Cette chaire a été créée il y a 8 ans, au sein de l’équipe
Psychologie et plus particulièrement Psychologie du travail. Elle
a pu se développer, notamment grâce au soutien du groupe Humanis
et comprend actuellement 5 enseignants chercheurs en santé au
travail avec un réseau de chercheurs associés et de praticiens en
santé et prévention des risques professionnels. Notre fil rouge
de recherche est la santé au travail et plus particulièrement la
santé psychologique.
Quels sont les principaux travaux de recherche qui ont
été menés jusqu’à présent ?
Nous avons mené un projet de recherche dans le cadre d’un
doctorat qui s’intéressait à l’introduction de prescriptions
gestionnaires dans les métiers du care et aux répercussions que
ces transformations peuvent induire sur les professionnels du
care, sur leurs pratiques, et sur le sens même de ces métiers.
Cette recherche s’est centrée ici sur le métier
d’éducateur(trice) de jeunes enfants et a été publié en octobre
2019.
Nous avons également mené un travail d’étude dans le secteur
hospitalier sur la charge de travail et les conséquences du
changement d’horaires sur le stress et la santé
psychologique.
Depuis 2018, nous avons développé de nouveaux axes de recherches
en ouvrant davantage notre travail sur son application dans le
cadre professionnel, notamment à travers la Recherche-Action
Vous avez justement engagé une Recherche-Action avec la
Ville de Lille, en quoi ce projet consiste-t-il ?
Effectivement, la Recherche-Action est une méthodologie de
recherche qui est en connexion directe avec le terrain puisque
nous mettons en place un dispositif particulier dans une
structure, qu’elle soit publique ou privée. Nos chercheurs
travaillent ensuite avec les équipes internes pour mesurer les
effets et les impacts du dispositif mis en place.
En l’occurrence dans le cas de la Ville de Lille, nous avons
installé un Living Lab dans un des services, qui est un
dispositif permettant l’élaboration et la construction collective
d’actions communes. L’hypothèse que nous souhaitons explorer à
travers cette recherche-action est que ce dispositif tendrait à
améliorer les conditions de travail et la Qualité de Vie au
Travail.
Nous abordons ce projet dans une optique de coconstruction,
l’idée n’est pas de venir plaquer une expertise sur un sujet
d’application mais bien de se nourrir mutuellement de nos
expertises de chercheurs et d’acteurs de terrain.
Notre objectif est de travailler main dans la main avec les
équipes de la Ville de Lille, et de réaliser un transfert de
compétences de l’Université vers la Ville, deux représentants ont
d’ailleurs été formés à la méthodologie du Living Lab dans leurs
équipes.
A court terme, nous souhaitons trouver d’autres terrains
d’expérimentation pour observer de potentielles variations
d’effets en fonction du type de collectivités et de
structures.
A long terme, nous ambitionnons de faire émerger de nouvelles
pratiques, dans une vision humaine et sociétale forte. Nous avons
une responsabilité scientifique et sociétale, ce qui s’engage ici
doit servir la société.
