La CAPEB et le pôle d’innovation IRIS-ST ont réalisé la 1ère
enquête sur les conditions de travail et l’état de santé des
conjoint(e)s d’artisan du Bâtiment. Ce baromètre national vise à
mieux cerner l’impact de l’activité artisanale sur les
conjoint(e)s d’artisan, qui participent pour la majorité à la vie
de l’entreprise. À la hauteur de leur implication dans la vie de
l’entreprise, les conjoint(e)s d’artisan, en véritables alliés,
ne sont pas moins épargnés par le stress – à la défaveur de leur
équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.
Mesurer l’impact des contraintes liées à l’activité sur
la santé des conjoint(e)s d’artisan
Cette première édition de l’enquête livre une photographie étayée
des conditions de travail et de l’état de santé des conjoint(e)s
d’artisan du Bâtiment. L’enquête touche à un certain nombre de
thématiques identifiées en lien avec l’impact du stress sur la
santé, basé sur ses origines, les facteurs protecteurs, et
rapporté au rythme de travail ou encore à l’équilibre entre
vie-professionnelle et vie personnelle. Le bilan est sans appel :
fortement impliqués dans la vie de l’entreprise, les conjoint(e)s
d’artisan du Bâtiment sont soumis au stress et à une fatigue
accrus.
Des périodes de stress fréquentes pour plus d’un
conjoint(e) sur deux
Bien que l’activité d’entreprise a progressé pour 40% des
conjoint(e)s d’artisan, ces derniers ont du mal à se projeter
(40%) ou se sentent pessimistes pour l’avenir de leur entreprise
(34%). La crise pèse sur les entreprises artisanales du Bâtiment
et cristallise les inquiétudes. Interrogés, les conjoint(e)s
d’artisan sont plus de la moitié (55%) à se sentir souvent
stressé(e)s, un chiffre légèrement supérieur à celui des chefs
d’entreprises artisanales du BTP en 2015 (53%)*. Le stress
ressenti augmente ainsi avec la charge de travail et croît si une
personne de la famille est présente dans l’entreprise (62%).
Si le stress léger et passager est tout à fait surmontable -
voire moteur, les périodes prolongées de stress ressenties par
les artisans et leurs conjoint(e)s ont un tout autre impact sur
le bien-être mental et physique et peuvent avoir de réelles
répercutions lorsqu’il devient chronique.
De multiples facteurs sources de stress pour le
conjoint
Le facteur de stress prédominant pour les conjoint(e)s du
Bâtiment est le poids de l’administratif et des contraintes
réglementaires pour plus d’un conjoint sur deux (57%). En effet,
le conjoint d’artisan occupe souvent une fonction « support »,
intervenant bien souvent en premier lieu sur le traitement des
tâches administratives, le suivi des dossiers et le respect des
réglementations. Des contraintes qui pèsent également sur les
épaules des chefs d’entreprises artisanales (54%).
En second lieu, le stress de l’artisan, communicatif, devient
générateur de stress pour 54% des conjoint(e)s. Le sentiment
d’insécurité est également partagé. Il est dû à un manque de
visibilité sur l’avenir, une préoccupation prégnante pour le
conjoint(e) d’artisan (54%), devant les difficultés de trésorerie
(50%).
Particulièrement important dans le secteur des TPE et de
l’artisanat, le déséquilibre entre vie personnelle et
professionnelle et ses répercussions sont aussi source d’anxiété
pour les conjoint(e)s (49%), ainsi que le fait de devoir assumer
en parallèle les responsabilités familiales et professionnelles
(36%). Enfin, la charge de travail (24%) et les interruptions à
répétition (20%) ajoutent à l’inconfort ressenti
quotidiennement.
Un équilibre difficile entre vie professionnelle et vie
personnelle
Alors que près de deux conjoint(e)s sur trois (62%) travaillent
tous les jours de la semaine dans l’entreprise, ils conservent un
rythme de travail moindre que leur moitié (58% des dirigeants de
TPE du Bâtiment travaillent plus de 50 heures par semaine contre
seulement 6%** des conjoint(e)s). Pourtant, un conjoint sur trois
travaille le weekend (33% déclarent travailler 6 à 7 jours par
semaine). Ils assurent pour beaucoup les responsabilités
familiales en parallèle et même pour un quart d’entre eux, une
autre activité professionnelle (26% des répondants).
Ce rythme soutenu crée un déséquilibre qui donne aux conjoint(e)s
le sentiment de ne pas être assez disponibles pour leur famille
et leur entourage (48%). Ils sont seulement 28% à s’accorder des
sorties avec leur conjoint(e) et seulement 29% à s’accorder des
sorties en famille.
Les dirigeants d’entreprise artisanale mesurent le soutien que
leur apporte leur conjoint(e) au quotidien (66%). Un
investissement souvent moins bien vécu par l’entourage proche,
qui reproche à 31% des conjoints de ne pas être suffisamment
disponibles.
Les conjoints d'artisans du bâtiment n'échappent pas au stress
Selon une étude menée par la CAPEB, les conjoints d’artisan sont plus stressés que les chefs d'entreprises artisanales eux-mêmes.

- #RPS
- 18/04/2016