Chaque jour qui passe nous confirme que nous évoluons dans un environnement VUCA (Volatility, Uncertainty, Complexity, Ambiguity) devenu BANI (Brittle, Anxious, Nonlinear, Incomprehensible). Cela renforce la nécessité de pratiques de management et de leadership solides afin que toutes les organisations parviennent à affronter ces crises de plus en plus grandes et rapprochées qui s’enchevêtrent : la pandémie de la Covid-19, les crises géopolitiques, économiques et financières, sociales et sociétales, auxquelles pourrait bien se rajouter une crise de légitimité de l’autorité managériale.
En effet, une récente enquête effectuée entre décembre 2023 et janvier 2024 par Great Place To Work en partenariat avec UKG auprès d’un échantillon de 4 000 salariés français montre que 61% des salariés français estiment que « leur entreprise ne fait rien, ou juste des actions cosmétiques dans le domaine de la QVT ». Selon cette étude, ces mêmes Français considèrent également que les trois risques du travail les plus importants pour leur santé mentale sont le burnout (31% des répondants), l’ennui et la perte de sens (23%) et la gestion de la pression et de l’urgence (20%). Les pratiques de management et de leadership sont donc encore plus interrogées et toute personne disposant d’une autorité formelle peut alors se retrouver questionnée dans ses compétences professionnelles associées à cette responsabilité.
Pour mémoire, au niveau académique, un leader se définit comme étant une personne qui dispose d’une autorité formelle de manager mais qui se montre aussi capable d’influencer autrui et de mobiliser un collectif, qu’il s’agisse d’un groupe, d’une équipe ou d’une organisation. Dès lors, tout manager n’est pas un leader et toute personne qui exerce son leadership n’a pas forcément une autorité formelle. Toutefois, dans la mesure où, particulièrement en période de forts changements, la QVCT et le leadership ont des interrogations similaires, des nécessités qui se rejoignent et des défis et obstacles à surmonter conjointement, ne peut-on alors considérer que s’emparer du sujet de la QVCT en tant que dirigeant et manager peut être une manière éclatante de répondre à la potentielle remise en question de légitimité que révèlent les multiples crises ? Enfin, la QVCT ne serait-elle pas une manière de se révéler en tant que leader, surtout quand 2025 affichera la santé mentale comme Grande cause nationale ?
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