Sécurité routière au travail : quelle est la situation ?
Malgré plusieurs centaines de morts sur les routes chaque année lors de déplacements liés au travail, une grande majorité d’employeurs ignorent le danger. Chiffres et constats sur la situation.
C’est un fait qui n’évolue pas depuis maintenant de nombreuses années : le risque routier est la première cause de décès parmi les accidents du travail, étant à l’origine de plus de 20% des accidents mortels dans le cadre professionnel. Selon les chiffres de l’Assurance Maladie, 406 personnes sont décédées sur les routes lors d’un déplacement lié au travail en 2019. 111 d’entre elles - soit 4 % de la mortalité routière – ont trouvé la mort lors d’un trajet réalisé dans l’exercice d’une mission professionnelle, et les 295 personnes restantes - soit 11,5 % de la mortalité routière - lors d’un trajet domicile-travail. La moitié d’entre eux circulant en poids lourds ou véhicule utilitaire. De manière plus générale, dans 38% des accidents de la route, au moins un des usagers effectue un trajet lié au travail, ce qui représente plus de 21 600 accidents.
Malgré l’importance de ces chiffres, un sondage IFOP réalisé en 2020 pour MMA démontre que la sécurité routière est encore très peu prise en compte au sein des organisations. En effet, 78% des dirigeants ignoreraient que le risque routier est la première cause d’accident mortel en entreprise. Un chiffre qui reste stable depuis 5 ans. De plus, moins de 20% des dirigeants de TPE et PME auraient mis en place des actions de prévention pour la sécurité routière au sein de leur entreprise. Pour les 80% restants, ceux-ci expliqueraient n’y avoir simplement pas pensé.
En plus d’un coût humain très important (décès, invalidité…), le risque routier implique également un coût financier très important pour les entreprises dont :
- les cotisations accidents du travail et celles d’assurance
- les coûts liés au véhicule (immobilisation, réparation, remplacement, assurance…)
- les coûts de gestion (frais de gestion des sinistres, amendes..)
- les coûts salariaux (congés, remplacement…)
À ces coûts peuvent s’ajouter d’autres conséquences directes ou indirectes, comme la destruction d’une marchandise ou d’équipements à bord du véhicule ou encore l’instauration d’un climat morose, voire de défiance envers l’employeur, au sein de l’entreprise.