Comment le sondage a-t-il été mené ? Quelles sont ses
conclusions ?
En 2019, nous recensons 406 personnes décédées sur les routes
lors d'un déplacement lié au travail. Cela fait des accidents de
la circulation la première cause de mortalité dans le cadre
professionnel. C'est de ce constat qu'est née notre volonté chez
MMA de poursuivre une nouvelle étude. Du 5 au 16 octobre 2020,
nous avons interrogé près de 500 dirigeants d’entreprises
représentatives des TPE et PME. Nous avons ensuite comparé les
résultats avec une autre étude que nous avions menée en 2016 avec
l’IFOP, afin de faire une comparaison sur 5 ans. Notre constat
principal, c’est qu’il persiste malheureusement une grande
méconnaissance du risque routier professionnel chez les
dirigeants de TPE-PME.
Le chiffre clé, c’est que 78% des dirigeants ignorent toujours que le risque routier est la première cause d'accidents mortels en entreprise. Mais ce chiffre reste stable depuis 2016. Par ailleurs, seulement 19% des chefs de TPE/PME qui ont mis en place des actions de prévention au sein de leur entreprise. Donc là aussi, il y n’a pas d'amélioration. Mais il ne s’agit pas de mauvaise volonté ; lorsqu’ils sont interrogés, 59% des dirigeants expliquent simplement ne pas y avoir pensé. C’est la raison la plus évoquée depuis 2016. De plus, lorsque nous constatons des actions de prévention, ce sont des souvent des actions très basiques comme la vérification de l’état des véhicules ou de la validité des permis de conduire. Cela montre l’importance de sensibiliser continuellement.
Les seuls chiffres en évolution dans les actions mises en place,
c’est l’instauration d’un droit à la déconnexion des salariés sur
les trajets professionnels qui a fortement augmenté – près de 17
points en 3 ans -, ainsi que la mention du risque routier dans le
document unique d’évaluation des risques professionnels des
entreprises. Sur ce dernier point, la pratique reste cependant
toujours minoritaire.
Quels ont été les impacts de la crise sanitaire sur les
constats de votre étude ?
La crise sanitaire a favorisé le recours aux véhicules
personnels, mais elle s’est aussi accompagnée d’une hausse des
comportements à risques sur des routes moins fréquentées. Lors du
premier confinement, nous avons constaté une explosion des excès
de vitesse. 7% des dirigeants ont par ailleurs déclaré avoir mis
en place des mesures spécifiques pour favoriser l'utilisation des
véhicules personnels de la part de leurs salariés,
particulièrement dans le secteur du BTP.
Comment améliorer la prévention du risque routier
?
Nous développons constamment des outils de prévention, afin
d’apporter des solutions simples et concrètes pour diminuer les
risques. Cela peut passer par l’établissement de chartes de bonne
conduite, de sessions de sécurité routière, d’une diminution des
déplacements… Mais c’est un travail à long terme. Nous comprenons
bien que la prévention des risques routiers n’est pas forcément
prioritaire pour les dirigeants, mais toutes les petites actions
peuvent faire une grande différence.
Nous constatons également l’émergence de nouvelles mobilités pour
les trajets professionnels ; le vélo, la trottinette… C’est une
bonne chose pour la planète et la santé des salariés, mais ces
pratiques ne sont pas sans risques non plus. Il est donc aussi
important d’adapter la prévention aux nouvelles pratiques.