Avec le confinement puis la reprise d’activité dans un contexte
anxiogène, le risque de développement des risques psychosociaux
est accru.
Comment agir pour éviter une aggravation des risques ?
L’INRS énonce 8 points clés pour gérer la reprise d’activité et le travail en cette période de pandémie, tout en préservant les salariés des risques psychosociaux :
Prévoir un temps d'accueil pour chaque salarié
Chaque salarié a vécu le confinement, le télétravail ou le
chômage partiel de façon différente.
Alors que la reprise d’activité est d’actualité dans pratiquement
toutes les entreprises, il est important de prendre en compte
chaque situation individuelle et que le salarié puisse être reçu
par son manager.
Prendre du temps pour écouter, tout en veillant à ne pas être
trop intrusif, en respectant le désir ou le refus de parole et
d’écoute de chacun, est primordial.
Anticiper les conséquences de la mise en place des mesures barrières et de distanciation physique
La mise en place des gestes barrières et des mesures de
distanciation physique peut être une source d’inquiétude, tout
comme le risque de transmission du Covid-19.
Il est important que le chef d’entreprise ou le manager prenne le
temps d’expliquer les mesures mises en place, comment elles vont
impacter l’organisation globale du travail et le travail de
chacun.
Les mesures barrières doivent être correctement expliquées afin
d’être bien comprises et appliquées.
Il faudra être attentif à ce que cette nouvelle organisation du
travail ne soit pas source de conflit ou de stress.
Organiser un retour d'expérience avec les salariés
Le confinement puis la reprise d’activité ont été des périodes
particulières où les entreprises ont expérimenté de nouvelles
façons de travailler, de nouveaux modes d’organisation.
Il est important de tirer un bilan collectif de cette période :
ce qu’il y a à en retenir, les difficultés, les bonnes
pratiques.
Cette période de réflexion sera notamment l’occasion de :
- Reconnaitre les efforts qui ont été déployés pendant la crise
- Appuyer et cultiver le sentiment d’utilité qu’ont pu ressentir les salariés
- Examiner, au sein des équipes, la possibilité de formaliser et d’instituer les nouvelles façons de faire
- Conserver et peut-être développer les nouvelles formes d’organisation du travail qui ont fonctionné
- Identifier ce qui n’a pas fonctionné, et ce qui a pu être une situation de risque psychosocial pour les salariés
- En tirer les enseignements pour mieux s’organiser, en cas de crise similaire à venir
Communiquer de façon transparente sur l’impact de la crise sanitaire pour l’entreprise
Dans cette période d’incertitudes économiques, les salariés
peuvent être inquiets sur le devenir de leur entreprise et de
leur emploi.
Il est utile de communiquer des éléments factuels sur la santé
financière de l’entreprise et ses perspectives, en toute
transparence.
Les modifications d’organisation, les évolutions dans l’activité
de l’entreprise sont autant d’éléments d’information qui sont
importants pour diminuer le sentiment d’insécurité lié à
l’absence de communication.
Faire attention à éviter la surcharge de travail
Si pour certaines entreprises l’activité n’est pas revenue à
100%, pour d’autres, la relance de l’activité s’est accompagnée
d’une surcharge de travail pour rattraper le retard pris et les
pertes financières.
Or, de nombreux salariés sont fatigués, sous tenson psychologique
et anxieux.
Attention à ce que cette surcharge ne se prolonge pas trop dans
le temps.
Restaurer le collectif de travail et repositionner l’encadrement de proximité
Le confinement et le télétravail imposé subitement ont pu entamer
le collectif de travail. Les liens sociaux ont pu se distendre
dans cette période de travail à distance ou d’absence complète
d’activité.
Le retour à l’activité ne se fait pas pour tous de la même
manière.
Il est donc très important de restaurer un esprit d’équipe, de
retrouver la cohésion nécessaire pour affronter ensemble des
périodes qui s’annoncent encore bouleversées par la pandémie
mondiale.
Cette sortie de crise sanitaire peut constituer l’occasion, pour
l’encadrement de proximité, de développer de façon plus
importante des pratiques de management à partir de l’activité
réelle des salariés, de ses conditions d’exercice concrètes.
Réguler les tensions possibles entre salariés
Reprise d’activité différenciée selon les salariés (certains à
100%, d’autres encore en activité partielle), Attribution de
primes aux salariés ayant travaillé pendant la crise,
environnement de télétravail plus ou moins favorable… sont autant
de situations pouvant être sources de tensions entre les
salariés.
Il appartiendra au management de proximité de détecter ces
sources de tensions et de les réguler en rappelant quelques
éléments fondamentaux :
- La crise sanitaire a été subie par tous
- Les changements d’organisation ont dû être décidés en urgence
- - Aucune situation n’a été plus avantageuse qu’une autre ou en tout cas, pensée en tant que telle
Prévenir les risques d’agression et de violence envers les
salariés
De manière générale, travailler en contact avec le public expose
les salariés à des risques d’incivilités, d’agressions, de
violences.
Ce risque est encore plus aigu en cette période de pandémie, avec
les obligations liées à la crise : gestes barrières, port du
masque, distanciation physique…
Les salariés en première ligne face au public devront être encore
plus accompagnés et formés pour faire face à ces situations
d’agression qui se multiplient.