Dominique Vandroz, Directeur Général Adjoint de l’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail) expose pourquoi les problématiques essentielles se situent dans les relations entre conditions de travail et organisation du travail.
  
  Rappel sur l’histoire de l’organisation du travail et de la
  prévention
  Depuis le milieu du XIX° siècle, trois phases marquent l’histoire
  de la prévention.
  La première est le début de l’industrialisation. Les accidents du
  travail relèvent alors d’une responsabilité civile avec une
  réparation forfaitaire. Une approche essentiellement
  assurancielle qui sécurise chaque partie quant au coût de
  l’accident.
  La deuxième phase est 1946 et la création des comités d’hygiène
  et sécurité. La démarche de prévention naît. La cause de
  l’accident est recherchée afin d’éviter les effets sur la santé
  du travail.
  La troisième phase est 1982 avec la création du comité d’hygiène
  sécurité et conditions de travail. C’est la prise en compte d’une
  citoyenneté dans l’entreprise qui donne des droits d’expression
  aux salariés. La santé est vue comme une conséquence de la
  production et de l’organisation du travail.
  Le risque est perçu comme extérieur au salarié. Des moyens
  réglementaires et un système d’acteurs (service sécurité,
  médecine du travail…) pour l’essentiel extérieurs au travail sont
  mis en place. C’est relativement bien prévu même s’il y a un
  écart entre le prescrit et le réel.
  
  Les principales caractéristiques du travail contemporain
   Aujourd’hui, l’essentiel de
  l’activité est dans le secteur tertiaire.
Aujourd’hui, l’essentiel de
  l’activité est dans le secteur tertiaire.
  Les activités sont très imbriquées : des activités par
  nature industrielles ont une culture qui relèvent plus des
  services dans le cadre de leur relation clients-fournisseurs.
  L’activité productive est de plus en plus immatérielle, la
  relation se crée dans la valeur ajoutée.
  La deuxième caractéristique du travail est ce que j’appellerais
  la « rationalisation flexible ». L’hyper compétitivité
  force les entreprises à un renouvellement constant des offres et
  des conditions de la prestation tout en devant rationaliser pour
  pouvoir produire en quantité.
  Tout cela rend les frontières des entreprises floues. La charge
  de travail évolue considérablement entre une dimension physique
  et une dimension cognitive.
  La troisième caractéristique est le renouvellement des exigences
  de travail. Les enquêtes de la DARES permettent de constater une
  intensification du travail au fil du temps. Même s’il y a une
  augmentation de l’aspect cognitif, les exigences liées au travail
  physique n’ont pas disparues. Il reste une pénibilité physique
  importante.
  Quatrièmement, de nouvelles formes de mobilisation de la main
  d’œuvre apparaissent où l’on demande beaucoup plus d’engagements
  de la part des salariés.
Développer une approche liant construction de la santé et organisation du travail
  Selon François Hubault, « la santé est un facteur important
  qui produit chez un individu de la capacité à agir sur son
  environnement ».
  Que peut-on mettre en place qui permette au salarié de construire
  sa santé plutôt que de la dépenser ou qu’elle se détruise petit à
  petit ?
  Pour que les salariés puissent construire leur santé, il est
  nécessaire de concevoir des organisations qui permettent de
  professionnaliser les salariés, de concevoir des organisations où
  le management joue un rôle de soutien afin que le salarié puisse
  expérimenter, agir, être autonome, s’engager. 
 
                                 
                                                 
             
             
         
                 
             
                                     
                                     
             
             
             
             
             
            