Anne-Sophie Vives - L'BURN : Vers un meilleur accompagnement des femmes en burnout

Vers un meilleur accompagnement des femmes en burnout

MANAGEMENT RH / QVT ||
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07/03/2022
Anne-Sophie Vives  - L'BURN
Anne-Sophie Vives
Directrice de l'association (fondatrice du collectif des BURN'ettes)
L'BURN

Créé en 2018, le collectif Les BURN’ettes - à l’origine de l’association L’Burn – inaugure le 8 mars prochain le premier lieu d’accueil des femmes en burnout en France. Sa fondatrice, Anne-Sophie Vives détaille les raisons de son engagement, les spécificités de genre qui entourent le syndrome d’épuisement professionnel, et les solutions proposées par le collectif.

De quel constat êtes-vous partie pour créer votre collectif ?
Le collectif des BURN’ettes a été créé à la suite de mon propre burnout. J’étais notaire assistant depuis 10 ans, avec deux enfants en bas âge, et je travaillais sans relâche. J’ai fini par exploser en plein vol, et j’ai pu constater le manque total de prise en charge.
Petit à petit, j’ai commencé à partager mon expérience, à me renseigner, jusqu’à créer un collectif sur Facebook pour échanger sur nos parcours et nous soutenir. Le projet a évolué, nous nous sommes organisés en association, et proposons désormais un soutien et un accompagnement aux femmes victimes de burnout en vue de leur réinsertion sociale et professionnelle à travers différentes actions. D’après le dernier baromètre du cabinet Empreinte Humaine, le burnout aurait touché près de 2,55 millions de salariés en octobre 2021, soit une augmentation de 25% en seulement 6 mois.

Pourquoi vous intéressez-vous spécifiquement au burnout féminin ?
Selon l’ANACT, le taux de prévalence de la souffrance psychique liée au travail est 2 fois plus important pour les femmes. Tous les chiffres tendent à montrer que celles-ci sont bien plus touchées par ces problématiques que leurs homologues masculins. Les raisons sont diverses : une sur-représentation dans les métiers à risques, les inégalités professionnelles, la charge mentale plus importante… Au sein de notre association, nous défendons une définition du burnout qui va au-delà de la sphère professionnelle. Et les pressions sociales et sociétales qui pèsent sur les femmes sont nombreuses.

Quel accompagnement proposez-vous ?
Pour la prévention, nous menons diverses actions de sensibilisation, afin de mieux faire comprendre ce qu’est le burnout et parfois orienter les personnes vers des professionnels ou des structures adaptées. Nous animons aussi régulièrement des groupes de parole, plutôt informels, afin d’échanger dans un cadre serein. L’association propose également un accompagnement personnalisé, permettant d’accompagner jusqu’à la reconversion sociale et professionnelle à l’aide de professionnelles issues de différents milieux : juristes, médiateurs, professionnels de santé… Nous recherchons vraiment une approche multidisciplinaire. Dans le cadre de leur transition vers la reconversion professionnelle, les personnes que nous accompagnons sur le long terme peuvent devenir pairs-aidantes et faire bénéficier nos adhérentes de leurs expériences.
L’ouverture de notre lieu d’accueil permettra également d’offrir un second espace de vie à nos « BURN’ettes » pour qu’elles puissent se ressourcer, et d’organiser de nombreux événements. La demande d’ateliers et extrêmement forte ; nous pourrons plus facilement en organiser. Pour l’instant, nous occupons les lieux temporairement, pour une période de deux ans. C’est pourquoi nous sommes toujours à la recherche de soutien et d’opportunités pour une solution pérenne et un développement croissant.