Cette étude menée en 2016 s’est intéressée aussi bien à la vision
des employeurs qu’à celle des salariés.
Selon les employeurs, près de 90 % des agents du secteur public
et près de 70 % des salariés du secteur privé travaillent dans un
établissement ayant pris, au cours des trois dernières années,
des mesures pour prévenir les risques psychosociaux au travail.
Ces actions ne sont pas toujours menées dans le cadre d’une
démarche formalisée d’évaluation des risques.
En effet, seule la moitié des établissements ont élaboré ou mis à jour, au cours des douze derniers mois, un document unique d’évaluation des risques professionnels incluant les risques psychosociaux.
De ce fait, la prévention primaire tendant à modifier l’origine du risque en travaillant sur l’organisation du travail est peu présente. Les politiques de prévention des risques psychosociaux sont plus axées sur la prévention secondaire portant sur la sensibilisation et identification des risques, voire tertiaire pour favoriser le retour au travail du salarié une fois le risque réalisé.
Autre enseignement de cette étude, les établissements où l’employeur déclare une faible exposition de ses salariés, petits ou moyens établissements du secteur privé, ont plus souvent une très faible activité en matière de prévention.
Les établissements de taille moyenne notamment de la fonction publique hospitalière et de l’enseignement ou les grands établissements des services du secteur privé mènent une politique active et variée dans le domaine de la prévention, même si l’exposition des salariés est également relativement faible.
Les établissements signalant une exposition forte de leurs
salariés aux risques psychosociaux peuvent être classés en trois
groupes.
Dans le premier groupe, on retrouve surtout de petits et moyens
établissements publics qui sont relativement peu actifs dans la
prévention malgré des expositions signalées par les employeurs.
Les risques psychosociaux constatés concernant en particulier le
travail dans l’urgence, les conflits de valeurs et l’intensité du
travail.
Le deuxième groupe comprend de petits établissements de la
fonction publique de l’État et de la fonction publique
territoriale et se distingue par une concentration des « risques
généralisés » (pour plus de 50 % des salariés), notamment de ceux
liés aux tensions sociales, et par une insuffisance de prévention
pour y faire face.
Enfin, les établissements du troisième groupe, constitué plus
souvent de grands établissements du public dans lesquels les
salariés sont massivement exposés à un « risque localisé » (de 10
à 50 % des salariés) mais à tous les risques psychosociaux, se
caractérisent par un climat social en tension et mènent une
politique active de prévention des risques.