Le bien-être au travail, une discipline scientifique ?

bien-être au travail
MANAGEMENT RH / QVT || RPS / Incivilité / Santé mentale
/
28/01/2020

Dans un livre blanc, deux start-ups défendent l'idée que 5 leviers suffisent pour offrir à tous les collaborateurs les conditions de leur épanouissement au travail.


Aujourd'hui, le bien-être au travail fait polémique entre les enthousiastes d'un côté, et les cyniques de l'autre. Ces derniers dénoncent une caricature, une tyrannie du bonheur où un « responsable du bonheur » - le fameux Chief Happiness Officer - serait chargé de veiller sur les collaborateurs à coup de corbeilles de fruits bio, de cours de yoga et de locaux façon loft. Cette injonction au bonheur, disent-ils, n'a pas sa place dans l'entreprise, et si celle-ci s'en préoccupe c'est uniquement dans le seul but jamais avoué d'accroître son profit. Ce serait d'ailleurs une idéologie réservée aux entreprises qui peuvent se le permettre.
 
" Aujourd'hui ce débat est stérile, tristement réduit à une lutte entre croyants et non croyants. Le bien-être au travail n'est pourtant pas une idéologie mais un levier de performance, et fait l'objet de nombreux travaux économiques et scientifiques depuis des décennies. Les gens heureux travaillent mieux, c'est tout." explique Cyril Vart, Executive Vice-Président, Fabernovel.
 
Aujourd'hui les entreprises n'ont plus le choix, elles doivent se transformer et le développement d'initiatives de bien-être au travail devrait constituer une priorité des Comex.

En effet, pour les Directeurs Généraux, c'est une rare source de compétitivité inexploitée. Les salariés heureux au travail ont ainsi une productivité supérieure de 43% aux autres.
Dans un contexte de guerre des talents, c'est pour les DRH un critère clé d'attraction et de fidélisation des équipes. Pour les salariés français, le bien-être au travail apparaît même comme l'enjeu prioritaire dans le monde du travail.
Pour les directeurs des opérations ensuite, les initiatives de bien-être au travail sont indissociables des efforts de transformation numérique. Il est par exemple inimaginable d'adopter des méthodes agiles avec succès sans qu'une solide culture du feedback ait été établie.
Enfin, il s'agit aussi d'une importante source d'économies pour les directeurs financiers : car le mal-être au travail, silencieusement, coûte déjà très cher 12.600 € par salarié et par an en France du fait des absences et des rotations d'effectif.

"Après plusieurs années passées à accompagner des organisations de toutes tailles et de tous secteurs sur leurs sujets d'engagement ou l'évolution de leur culture, nous avons acquis la conviction que la voie du pragmatisme constitue la seule approche pertinente pour le bien-être au travail " analyse Julie Chane-Ching, Co-fondatrice de Bloom At Work.  
 
En partant de l'histoire, du contexte et des aspirations spécifiques de son entreprise, il est possible de construire une organisation qui offre à tous les collaborateurs les conditions de leur épanouissement en se reposant sur 5 leviers :

  • Identifier les quick wins : pour lancer la dynamique, faire appel à l'intelligence collective de ses équipes et débuter par les idées économes en ressources mais avec un impact significatif.
  • Commencer par une preuve de concept délimitée, au sein d'une équipe enthousiaste qui saura tester les initiatives puis se faire l'ambassadrice des bonnes pratiques dégagées.
  • Mesurer régulièrement les résultats pour mieux itérer, par exemple via des sondages en ligne, simples et rapides.
  • Privilégier les initiatives à iso-budget : les idées impactantes nécessitant aucun budget ne manquent pas, par exemple l'absence de réunions un jour de la semaine pour laisser à chacun le temps de se concentrer.
  • Déléguer au terrain pour propager le mouvement : à terme, donner à chacun les moyens d'agir à son niveau, par exemple en subventionnant des cours en ligne ou des activités sportives choisies librement.