Pouvez-vous expliquer ce qu’est la BDESE ? Pour quelle
raison y consacrez-vous un baromètre ?
Depuis 50 ans, nous parlons du droit social. Nos cibles sont les
RH, les préventeurs, les CSE. Nous abordons régulièrement des
thématiques de gestion du personnel ou de santé et sécurité au
travail. L’objectif est de rendre un contenu parfois aride le
plus compréhensible et le plus clair possible. La BDESE fait
partie de ces sujets qui peuvent paraître niche vus d’extérieur.
La BDESE (Base de données économiques, sociales et
environnementales, ndlr), c’est avant tout une obligation légale.
L’idée c’est de partager des informations sur différents sujets
(sociaux, économiques, environnementaux) d’après une
structuration qui est définie de manière réglementaire. Toutes
les entreprises de plus de 50 salariés doivent avoir une BDESE et
elle doit contenir les mêmes documents à partager avec les
partenaires sociaux.
Quels sont les résultats marquants tirés de ce baromètre
? Quelles explications avancez-vous ?
La grande leçon c’est qu’il y a toujours des mauvais élèves. Il
reste en effet un cercle d’irréductibles Gaulois qui ne sont pas
encore équipés : 30 % n’ont pas encore accepté de se plier à
cette obligation légale. Le taux de complétion est, lui,
inférieur à 50 % en 2023. Cela veut dire que la moitié des
informations qui devraient être dans la BDSE n’y figurent pas. Il
peut y avoir plusieurs raisons à cela : le manque de temps, les
priorités des RH, la faible pression des partenaires sociaux ou
encore une simple réticence à partager les informations.
Comment faciliter la mise en œuvre de la BDESE en
entreprise ?
Il faut oser franchir le pas. C’est toujours mieux de se mettre
en règle avec les obligations légales. Il existe des outils qui
facilitent les démarches et permettent de les automatiser. Car
maintenant tout peut se faire de manière électronique. Des
logiciels spécifiques existent pour constituer les bilans
d’entreprise, rentrer la stratégie de l’organisation ou calculer
les indicateurs sociaux (évolution des effectifs, nombre
d’accidents etc., ndlr). Par exemple, aux Éditions Tissot, nous
avons développé notre propre logiciel BDESE : BDESE Online.
Enfin, il y a un avantage qui n’avait pas été prévu : la BDESE
permet de faciliter l’organisation interne de l’entreprise et
donc de rendre sa marge de manœuvre plus efficace.
Les entreprises réfractaires auraient donc tort de s’en
passer ?
Premièrement, sachez qu’il existe des sanctions financières en
cas d’absence de la BDESE ou de délit d’entrave (7 500 euros
d’amende, ndlr). N’oubliez pas que l’inspection du travail
regarde cette base de données, avec le règlement intérieur. Mais
surtout, que sa présence complétée démontre une démarche de
transparence. La transparence de l’information a un intérêt pour
le CSE ou les RH qui peuvent avoir un dialogue social le plus
épanoui possible, puisque les infos sont accessibles à tous. Rien
n’est caché. Ce n’est pas qu’une obligation légale, cela peut
devenir un outil de travail, quelque chose de stratégique pour
l’entreprise. En centralisant toutes les infos, le dialogue
social est fluidifié, solidifié et la marque employeur
valorisée.
En savoir plus
- Le baromètre BDESE 2024 des Éditions Tissot
- Décryptage des résultats du baromètre par les Editions Tissot
- Les sanctions en cas d’absence de BDESE
- BDESE : quelles solutions pour sa mise en place
?