En quoi consiste ce guide ?
Ce document de 77 pages s’adresse aux acteurs de santé de l’entreprise, aux acteurs de l’évaluation des risques professionnels (préventeurs, RH, représentants du CSE, ndlr) et notamment ceux qui animent la production et l’exploitation du Document unique (DUERP). Le guide propose une façon d’enrichir l’évaluation des risques professionnels par une approche différenciée de l’analyse des risques pour les femmes et pour les hommes, ce qui est l’obligation de tout employeur.
Pourquoi cette approche différenciée entre les femmes et les hommes ?
La prévention et la santé au travail ont toujours été pensées en référence à l’Homme moyen. Nous avons tous intériorisé cela, y compris dans Code du travail. Mais l’Homme avec un grand « H » n’existe pas. À l’inverse, les risques auxquels sont exposées les femmes dans le monde du travail sont méconnus et invisibilisés car ayant souvent un impact différé dans le temps. C’est culturel, sociétal, les métiers à dominance féminine sont majoritairement moins reconnus pour leur technicité. Les gestes féminins sont ainsi régulièrement assimilés, à tort, à des attitudes naturelles, maitrisées et donc prétendument sans risques. Or, il est indubitable que certains ont un fort impact, une forte sinistralité et demandent une vraie technicité. Nous sommes persuadés qu’il faut adapter l’évaluation des risques à la pluralité de la population afin de permettre à tout le monde d’évoluer dans de bonnes conditions de travail.
Que proposez-vous à l’intérieur de ce guide ?
Le guide est composé de trois parties. La première est un point de connaissances sur la santé des femmes au travail et les écarts femmes-hommes. Un ensemble d’arguments pour convaincre les acteurs de la prévention de la nécessité d’enrichir l’approche d’évaluation des risques. La deuxième se veut plus méthodologique, en présentant une méthode type d’évaluation afin d’enrichir son propre document unique en prenant justement en compte l’approche différenciée. La troisième partie est l’opérationnalisation concrète de la partie précédente, à travers des fiches pratiques.
Quel conseil donneriez-vous aux acteurs de la prévention pour mieux s’emparer de ce sujet ?
C’est aux personnes qui mènent les évaluations des risques de mettre ces sujets-là sur la table, car même les salariées qui y sont confrontées ne conscientisent pas forcément les risques de leurs activités professionnelles. C’est pourquoi nous avons produit ce guide, en essayant de couvrir l’ensemble des facteurs de risques déjà instruits (physiques, RPS, ndlr). Néanmoins, nous rappelons que les actions de prévention doivent être les mêmes pour toutes et tous, que différencier n’est pas discriminer.
En savoir plus :
- Découvrir le guide DUERP de l’Anact
- « Réaliser une évaluation différenciée des risques professionnels pour les femmes et les hommes »