Dans le cadre de quelle problématique accompagnez-vous
les entreprises ?
Notre expertise concerne la gestion de l’absentéisme en
entreprise. On côtoie quotidiennement des DRH, et sommes
sensibles à leur problématique. Effectivement, les arrêts de
travail sont beaucoup plus longs aujourd’hui. Ils ont augmenté de
deux jours, soit 5 jours au total. Et il y a une typologie de
population qui ressort sur ces arrêts là, les jeunes (25-34 ans).
Parmi les motifs d’arrêts, les RPS (risques psychosociaux, ndlr),
reviennent particulièrement.
Comment expliquer ce phénomène de l’absentéisme
?
Il y a une autre prise en compte de la valeur travail depuis le
Covid-19. Les jeunes ont un peu changé suite à la pandémie, ont
revu leur priorité. La gestion du stress, la charge de travail,
sont désormais primordiaux pour eux. Les attentes des employeurs
sont peut-être trop élevées par rapport à ce que cette population
a envie de leur donner : ça se traduit par des burnout et des
RPS, donc par des arrêts de travail. Le travail de bureau est
particulièrement concerné.
Comment expliquer et éviter que les indemnités
journalières de sécurité sociale liées à ces arrêts de travail ne
soient pas toutes recouvrées ?
La bonne gestion du recouvrement des indemnités journalières de
sécurité sociale est capitale. En effet, elles rémunèrent les
absences. C’est un levier sur lequel on intervient beaucoup : car
25 % du volume des IJ ne sont pas recouvrés par l’employeur. Les
raisons sont plurielles. Soit c’est le salarié qui a mal transmis
son arrêt à la CPAM, soit c’est l’employeur qui a fait une erreur
manuelle lors de la déclaration de l’arrêt. Dans les deux cas,
l’arrêt n’est pas remboursé à cause d’une erreur humaine. Et cela
entraîne des couts dans la trésorerie. Nous menons donc des
actions one shot en entreprise, car l’on peut recouvrer les IJ
jusqu’à 27 mois. Mais tout un process peut être mis en place pour
éviter ces erreurs : utiliser de meilleurs outils digitaux
notamment.
Comment un employeur peut gérer et prévenir cet
absentéisme ?
Il y a les leviers managériaux (tout ce qui est fidélisation,
attractivité, organisationnels) ; les leviers de gestion
opérationnelle de l’absence (car ceux qui restent voient leur
charge de travail augmenter). Le DRH est beaucoup plus sensible à
ces choses là aujourd’hui. Il suit les indicateurs de
l’absentéisme et mène des actions de prévention, de plus en plus.
Ils peuvent mener des actions préventives sur les RPS, tel
l’accompagnement de cabinets externes pour aider les équipes à
mieux gérer la charge de travail. C’est très positif. C’est
recherché et attendu aussi par les candidats.